Robert Gligorov: Et si Caligula avait été peintre?
Pour la plupart d'entre nous il restera un de ceux qui incarnèrent à l'écran ce personnage historique remis au goût du jour par Tinto Brass, le fameux Caligula. La plupart des artisans du Bis transalpin allèrent très vite donner leur version de l'Histoire engendrant ainsi un nouveau sous genre du cinéma d'exploitation: le neo peplum ou péplum érotique. C'est pour les besoins du film de Lorenzo Onorati que Robert Gligorov chaussa ses sandales et enfila sa jupette afin d'incarner à son tour le célèbre empereur fou qui s'il ne ne laissa guère de souvenirs dans les annales du 7ème art vu la médiocrité de l'oeuvre lança la brève carrière de comédien de Robert avant qu'il ne se reconvertisse dans un tout autre art.
Revenons donc un peu sur le parcours de Robert Gligorov, une de ces météorites qui traversèrent le ciel du cinéma de genre transalpin.
Robert est né en 1959 à Kriva Palanca en Macédoine. C'est comme modèle qu'il débute avant de devenir à 19 ans une figure récurrente du roman-photo italien dés l'été 1979. Ses cheveux blonds, ses yeux bleus, sa silhouette parfaite en font le prince charmant idéal qui séduit alors les lectrices notamment dans les aventures de Lucky Martin où apparaissent quelques actrices connues telles que Barbara De Rossi ou Sherry Buchanan.
Du roman photo au cinéma il n'y a souvent qu'un pas que le bel étalon slave franchit en 1984 en acceptant le rôle de Caligula pour le film de Lorenzo Onorati Les orgies de Caligula, un des plus insignifiants ersatz du film de Tinto Brass. Si Robert n'est pas le meilleur Caligula qu'ait connu le 7ème art, il tire son épingle du jeu dans ces Orgies qui brille d'ailleurs par l'absence de tout stupre.
Robert quittera jupette et couronne de lauriers pour endosser cette fois ses collants de danseur puisqu'il est un des protagonistes du giallo de Lucio Fulci Murderock. Il y incarne Bert, un des étudiants de l'école de danse soupçonné d'être le tueur à l'aiguille à chapeau.
Il faut ensuite attendre 1987 pour revoir Robert dans le film de Joe D'Amato 11 giorni, 11 notti aux cotés de Jessica Moore, Barbara Cupisti et David Brandon avec lequel il partage ce point commun d'avoir lui aussi incarné l'empereur fou.
Toujours en 1987, Robert est à l'affiche de Bloody bird de Michele Soavi où il retrouve une fois de plus David Brandon et Barbara Cupisti. Il y joue à nouveau un danseur dont le tueur aura cette fois raison. Ce sera là son ultime film.
Robert après ces trois petites années abandonne le cinéma qui ne fut jamais une véritable passion, juste une activité, un passe-temps avant de tourner la page pour s'adonner à un tout autre art dans lequel il excelle depuis plus de 10 ans déjà. Installé à Milan, Robert est désormais un très célèbre photographe qui expose de Milan à New-York ses clichés et compositions. Tordues, tourmentées, étranges, parfois controversées, ses photos peuvent souvent paraître dérangeantes et choquer. C'est justement ce que Robert recherche mais toujours avec une bonne dose d'humour. Anticonformiste, Robert qui joue également avec l'art numérique, aime ce parfum de scandale qu'il crée à travers ses images qui illustrent notre société, sorte de miroir de l'abominable vu avec humour et sarcasme.
Voilà une très belle reconversion, parfaitement réussie où Robert brille enfin dans un domaine qui lui est cher et qui lui a apporté la notoriété mondiale.. une notoriété fort méritée au vu de son superbe travail. Comme quoi les jupettes romaines peuvent mener très loin! Bravo Robert!
Pour admirer quelques uns des travaux de Robert Gligorov, voici quelques liens:
http://gligorov.aeroplastics.net/artworklist.php?cat=others
http://gligorov.aeroplastics.net