Survival zone
Autres titres:
Réal: Percival Rubens
Année: 1983
Origine: Afrique du Sud
Genre: Post nuke
Durée: 85 mn
Acteurs: Gary Lockwood, Camilla Sparv, Morgan Stevens, Zoli Marki, Joannie Combrick, Arthur Hall, Karl Eric Kostlin, Elisabeth Meyer, Mimi Keshwa, Lilian Randall...
Résumé: Dans un monde post-apocalyptique, notre planète est sillonnée par des hordes de motards barbares. Un gang massacre tout un couvent avant de s'attaquer à une famille.Celle ci va devoir se battre pour survivre, aidé d'un jeune et blond aventurier qu'ils ont recueilli...
Agréable découverte que ce petit film sud-africain réalisé en 1983 par un obscur réalisateur du nom de Percival Rubens qui reprend la trame tant exploitée de Mad Max.
Se situant dans la lignée des post-nuke italiens sortis suite au succès dudit film, Survival zone se hisse sans problème à la cheville des oeuvres italiennes qui inondèrent le marché à cette époque. Si la jaquette représentant une horde de punks cloutés aux airs particulièrement barbares est quelque peu trompeuse- ici point de sauvagerie ou de punks hideux, juste une poignée de motards en cuir- le film se laisse regarder sans déplaisir. Plus étrange, il parviendrait presque à captiver l'attention par son impressionnante lenteur et son atmosphère troublante.
Si Percival Rubens se laisse aller lors de l'ouverture du film à quelques scènes de violence somme toute assez gentillettes, le viol de la malheureuse nonne et le massacre de l'école de religieuses, la majeure partie du récit se concentre par la suite sur une famille de pacifistes et se noie dés lors dans d'interminables dialogues particulièrement assommants. Si pour beaucoup ces longs passages peuvent être très ennuyeux voire soporifiques, ils donnent néanmoins un coté assez fascinant à l'ensemble, comme si leurs voix étaient l'unique son qui peut encore briser le silence qui pèse désormais sur la planète. Rubens a peut être ainsi voulu démontrer que l'humanité n'était pas encore entièrement morte. En brisant ce silence pesant le silence il tue en quelque sorte la mort. On notera que les hordes
de motards menées par le cruel Big Man, véritable antithèse de l'humanité, ne parlent jamais, ils ne font que pousser des cris d'animaux. Cette technique peut s'avérer dangereuse car force est de reconnaitre qu'elle casse un peu plus les trop rares moments d'action. Elle risque donc plus d'ennuyer que de réellement convaincre le spectateur qui, ignorant, se serait égaré par hasard au coeur de cette aventure post-apocalyptique en pensant voir une énième mouture de Mad Max, se plonger dans un univers barbare où violence aurait été le maitre mot. Survival zone est beaucoup plus un film d'atmosphère post-atomique qu'un pur film d'action. On aimera ou on détestera, on y sera sensible ou non. Maladroit, fauché, le film souffre de ses propres limites mais on sent chez Rubens l'envie de créer un réel climax avec le peu de moyens dont il dispose. La tentative est louable.
Survival zone, tourné sur place en Afrique du Sud, n'apportera rien de particulier au genre. Il se contente simplement d'appliquer une recette usée jusqu'à l'os qui nous conduira à l'indispensable combat final. Le bel héros blond finira donc par décapiter l'affreux Big Man, barbu et tout transpirant, lors d'une séquence fort réussie d'ailleurs, une des meilleures du film. On regrettera une photographie particulièrement laide qui donne un film un aspect
désespérément terne mais il bénéficie fort heureusement d'une assez bonne
interprétation de la part d'une brochette d'acteurs la plupart venus de la télévision, Gary Lockwood, le principal protagoniste en tête.
Ni pire ni meilleur qu'un de ses cousins transalpins, Survival zone est un petit OVNI sud africain. Il mérite d'être (re)découvert par l'amateur qui le regardera d'un oeil curieux et devrait surtout l'apprécier au bout de plusieurs visions.