Françoise Blanchard: Le cinéma Bis à la française
Si le cinéma de genre italien a ses stars et ses starlettes, le cinéma Bis français a lui aussi ses étoiles. Françoise Blanchard en fait partie. La blonde comédienne à la gouaille bien parisienne a traversé une décennie de ce cinéma français si populaire, entre comédies légères et films érotiques mais c'est Jean Rollin qui l'immortalisera dans La morte vivante. Le Petit Maniaco se devait de rendre hommage à cette actrice.
Née le 6 juin 1954 à St Mandé dans le Val de Marne, c'est en 1979 que Françoise Groussart, épouse du rocker français Gérard Blanchard, fait ses débuts au cinéma dans la comédie Les joyeuses colonies de vacances de Michel Gérard où elle incarnait brièvement le rôle d'une infirmière.
Dés l'année suivante, Françoise va régulièrement apparaitre dans de nombreuses comédies franchouillardes dont Une si jolie petite fille de Jacques Peroni aux cotés d'Olivier Mathot mais aussi le WIP tropical produit par Eurociné L'oasis des filles perdues de José Jara.
Françoise va dés lors être une des actrices récurrentes des productions Eurociné qu'elle accumule avec une déconcertante aisance. Elle s'amuse et Françoise nous amuse. On la voit donc en 1981 dans La maison Cellier de Pierre Chevalier, Les brigades roses de Jean Claude Stromme avant que Jesus Franco ne fasse appel à ses charmes pour sa version de la La chute de la maison Usher intitulé Névrose.
En 1982, Françoise va s'accorder une brève parenthèse italienne puisqu'elle apparait dans deux des plus fameux néo-peplum érotiques d'alors, Caligula et Messaline de Antonio Passalia où elle interprète Agrippine et Les aventures sexuelles de Néron et Poppée de Bruno Mattei.
Cette parenthèse refermée, elle retrouve entre 82 et 85 son terrain de prédilection, la comédie française bas de gamme, fleuron du cinéma Z populaire de notre Hexagone, et se retrouve à l'affiche entre autres de N'oublie pas ton père au vestiaire, Va manger tes frites au soleil de Bernard Menez, L'émir préfère les blondes, Le facteur de Saint-Tropez, Y a pas le feu ou encore On l'appelle catastrophe de Michel Leeb.
En 1982, elle fait les belles pages du magazine Lui version allemande et Jean Rollin lui offre donc un des deux rôles principaux de La morte vivante, personnage qui la rendra célèbre auprès des bissophiles.
Elle retrouvera le réalisateur en 1984 avec Les trottoirs de Bangkok.
partir de 1986, Françoise ne travaillera plus que pour Jesus Franco. On la voit donc au générique de Sida, la peste del siglo XX et Les amazones du temple d'or avant une pause de cinq années.
Elle réapparait en 1991 dans A la poursuite de Barbara toujours signé Jesus Franco.
De moins en moins sollicitée mais également moins désireuse de tourner, Françoise disparait alors des écrans pendant six longues années avant de resurgir en 1997 pour les besoins de Alliance cherche doigt de Jean-Pierre Mocky.
Ce sera son dernier film. Françoise va alors s'orienter vers d'autres activités. Elle se reconvertit et travaille aujourd'hui dans le milieu de la synchronisation et surtout du doublage, une passion qu'elle a mis en pratique dans les années 70. Françoise sera une incontournable artiste du doublage et prêtera sa voix inimitable a de très nombreux dessins animés en se spécialisant dans les voix d'enfants. Elle sera entre autre la voix de Vera dans Scooby-doo ou Olive dans Popeye. Elle doublera également de nombreux dessins animés pour le grand écran (Basil détective privé) et séries télévisées (Agence tout risque).
Respectée de tous, admirée pour sa gentillesse, son grain de folie et son professionnalisme,
Françoise sera également une très respectée directrice artistique dans le domaine du doublage et travaillera en collaboration avec de nombreuses sociétés
L'actrice n'a jamais pris sa carrière de comédienne très au sérieux et ne s'est jamais considérée comme une vraie actrice. Françoise s'est simplement amusée durant toutes ces années en sachant que tout ou tard tout s'arrêterait afin qu'elle puisse se donner à fond à sa véritable passion: le doublage.
Par amitié pour Jean Rollin et peut être en clin d'oeil à son passé, Françoise est de nouveau réapparue sur les écrans en 2007 aux cotés de Ovidie dans le nouvel opus du réalisateur La nuit des horloges. Comme quoi notre passé nous rattrape toujours... et lorsque ce passé s'appelle Françoise, cela ne peut faire que plaisir.
Françoise nous a malheureusement quitté beaucoup trop tôt le 29 mai 2013 à tout juste 58 ans.