Maniaco Deprebis - Réalisateurs et grands noms du Bis2024-03-28T16:29:44+01:00Eric Dravenurn:md5:a3b51222668af412cc640313aa19b5f8DotclearEnzo G. Castellariurn:md5:25581a0fe5cde0e299442a8de64c1d8a2011-01-13T17:32:00+00:002013-10-26T11:18:52+00:00Éric DravenRéalisateurs et grands noms du Bis<p><img src="https://www.maniaco-deprebis.com/public/Photos/Acteurs/C/castellari.jpg" alt="castellari.jpg" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="castellari.jpg, Jan 2011" />Le cinéma de genre italien a tout au long des années 60, 70 et 80 eut ses maîtres dont <strong>Joe D'Amato</strong>, <strong>Lucio Fulci</strong>, <strong>Umberto Lenzi</strong> ou encore <strong>Sergio Martino</strong> pour n'en citer que quelques uns qui s'illustrèrent chacun dans une spécialité cinématographique donnée.<br />
Mais s'il en est un qui contribua plus quiconque à lui donner ses lettres de noblesse c'est bel et bien <strong>Enzo G. Castellari</strong>. S'il marqua surtout les esprits ciné-bissophiles par ses westerns et ses polars urbains à la violence exacerbée, il sut également se diversifier et c'est toujours avec brio qu'il toucha à quasiment tous les genres. <br />
Nous vous invitons donc sans plus tarder à découvrir le parcours sans faute de ce réalisateur qui honora le nom de l'illustre famille dont il est issu.</p> <p>Enzo Girolami voit le jour à Rome le 29 juillet 1938 au sein d'une famille déjà célèbre dans le milieu du cinéma puisqu'il n'est autre que le fils du réalisateur <strong>Marino Girolami</strong> à qui on doit nombre de films de genre devenus pour certains des petits joyaux pour bissophiles avertis comme entre autres <ins><strong>ZOMBI HOLOCAUST</strong></ins>, <ins><strong>CHALEURS EXOTIQUES</strong></ins>, <ins><strong>ROME VIOLENTE</strong></ins> ou <ins><strong>ITALIA A MANO ARMATO</strong></ins>. <br />
Il a également pour oncle le tout aussi fameux <strong>Romolo Guerrieri</strong>, artisan du film de genre qui nous délivra quelques sympathiques petites oeuvrettes parmi lesquelles les gialli<ins><strong> L'ADORABLE CORPS DE DEBORAH</strong></ins>, <ins><strong>LA CONTRAFIGURA</strong></ins>, le post nuke <ins><strong>FINAL EXECUTOR</strong></ins>, les polizeschi <ins><strong>LIBERI ARMATI PERICOLOSI</strong></ins> ou encore <strong>LA POLICE AU SERVICE DU CITOYEN</strong>.<br />
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Le destin du petit Enzo était semble t'il tout tracé et c'est tout naturellement qu'il va suivre les traces de son père. Il apparait ainsi dés l'âge de six ans dans quelques films paternels dans lesquels figure aussi son frère Ennio de quatre ans son ainé. Si faire l'acteur durant les vacances l'amuse plus qu'autre chose, y trouvant une bien récréative distraction, il poursuit un parcours scolaire des plus studieux. Il entre ainsi à l'Academy of Fine Arts et obtient un diplôme en architecture à l'université de Rome.<br />
Si Enzo a toujours baigné dans l'univers cinématographique, goûté dés sa petite enfance aux joies d'être apprenti comédien, activité qu'il reprendra de temps en temps dans ses propres films en y faisant de petits cameos, c'est en 1960 à l'âge de 22 ans qu'il va passer aux choses plus sérieuses. Il devient assistant réalisateur pour son père sur <ins><strong>CACCIO AL MARITO</strong></ins> suivi de <ins><strong>WALTER E I SUOI CUGINI</strong></ins>, <ins><strong>LE 7 MAGNIFICI</strong></ins> en 1961, <ins><strong>LES MOTORISEES</strong></ins> et <ins><strong>L'AFFAIRE LADY CHAPLIN</strong></ins> sur lequel il est également maître d'armes en 1964, mettant ainsi en exergue son goût prononcé pour les cascades et les scénes de combat qui feront sa future notoriété.<br />
En 1965, il assiste <strong>Alberto De Martino</strong> sur deux de ses westerns <ins><strong>100 000 DOLLARS POUR RINGO</strong></ins> et <ins><strong>DJANGO TIRE LE PREMIER</strong></ins> en 1966.<br />
Si c'est dans le western, genre alors très à la mode, qu'il fait ses premières armes, c'est dans ce riche filon qu'il s'adonne aussi à une toute autre activité dés 1963 et toujours pour son père, celle d'éditeur, notamment sur <ins><strong>LES TERREURS DE L'OUEST</strong></ins> mais aussi sur <ins><strong>LES MOTORISEES</strong></ins>, <ins><strong>VENERI AL SOLE</strong></ins> et <ins><strong>VENERI IN COLLEGIO</strong></ins>.<br />
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L'année 1967 sera déterminante pour Enzo puisqu'il va produire et surtout réaliser son premier film dont il écrit également le scénario, <ins><strong>JE VAIS JE TUE ET JE REVIENS</strong></ins>.
Le western était alors en Italie un des genres les plus en vogue et c'est ce qu'on offrait aux jeunes réalisateurs souhaitant débuter dans le métier d'autant plus que ces films étaient souvent des productions à petits budgets nécessitant peu de moyens et toujours rentables. Enzo n'échappe donc pas à la règle et signera désormais ses oeuvres du pseudonyme de Enzo G. Castellari, souhaitant ainsi se démarquer de son père, Castellari étant le nom de son épouse.<br />
Pour être tout à fait exact, ce film n'est pas en soi son premier film puisque Enzo réalisa <ins><strong>10 ITALIANO PER UN TEDESCO</strong></ins>, un film de guerre souvent attribué à <strong>Filip Walter Ratti</strong>. En fait, Enzo y était assistant mais devant la maladroitesse de <strong>Ratti</strong>, il prit les choses en main.
Il en va de même pour la co-production Italo-espagnole <ins><strong>QUELQUES DOLLARS POUR DJANGO</strong></ins> de <strong>Leon Klimovsky</strong>, un ami de son père, le tournage du film virant au vinaigre devant l'incapacité de <strong>Klimovsky</strong> à faire face aux demandes des producteurs espagnols.<br />
Ce premier western de Castellari, <ins><strong>JE VAIS JE TUE ET JE REVIENS</strong></ins> avec en tête de distribution <strong>Georges Hilton</strong> et <strong>Eddie Byrnes</strong>, conte l'histoire de l'Etranger, un homme dont personne ne connait le nom mais dont la réputation de fin tireur et de pince sans rire n'est plus à faire. Il s'amuse à traquer un voleur ayant attaqué et dérobé le butin que contenait un wagon.
Castellari prend ici à contre-pied le western italien habituel, cynique et violent, en signant un film plein d'humour mais dont le final réservera pourtant quelques surprises. <ins><strong>JE VAIS JE TUE ET JE REVIENS</strong></ins> sera un beau succès en Italie propulsant Castellari au rang des jeunes réalisateurs prometteurs.<br />
Cette même année, il réalise et produit une fois encore son second film <ins><strong>7 WINCHESTER POUR UN MASSACRE</strong></ins> toujours avec <strong>Eddie Byrnes</strong> mais également son frère Ennio qui se tournera définitivement vers une carrière de comédien. Le film est à la croisée du western et du film d'aventures, riche en scènes d'action mais qui manquent encore un peu d'intensité. On regrettera aussi le manque de charisme des personnages principaux, trop fades, dont en tête celui qu'interprète <strong>Byrnes</strong>. Sans être un grand film, <ins><strong>7 WINCHESTER POUR UN MASSACRE</strong></ins> reste un bon divertissement surtout visuel et narratif.<br />
Il met ensuite en chantier <ins><strong>TUEZ LES TOUS ET REVENEZ SEUL</strong></ins> avec <strong>Frank Wolff</strong> mais surtout<strong> Chuck Connors</strong> alors inconnu. Il s'agit là d'un petit western décomplexé et convenu à la mise en scène agréable mais le film souffre de son manque d'inspiration et de personnages certes emblématiques mais trop unidimensionnels. Il demeure là encore divertissant, honnête mais sans plus. <br />
Il donne à nouveau dans la comédie western avec <ins><strong>AUJOURD'HUI MA PEAU DEMAIN LA TIENNE</strong></ins> où on retrouve cette fois <strong>Antonio Sabato</strong> et un <strong>John Saxon</strong> adepte du trampoline. Castellari livre ici un petit western sans prétention, au ton assez léger mais rondement mené, enchainant courses effrénées, cascades et bagarres, le tout baignant dans un incessant humour toujours bon enfant. Si on y retrouve ce sens du montage très particulier, le film fait partie des précurseurs de <ins><strong>MON NOM EST PERSONNE</strong></ins>, film qui engendrera par la suite moult ersatz.<br />
1968 est une année à marquer d'une pierre blanche dans la carrière de Castellari puisqu'il va nous livrer son vrai premier grand western. Profitant du succès incontesté de <ins><strong>DJANGO</strong></ins> de <strong>Sergio Corbucci</strong>, Castellari, comme nombre de ses confrères, reprend ce personnage et signe <ins><strong>DJANGO PORTE SA CROIX</strong></ins> connu aussi en France sous le titre <ins><strong>HAMLET</strong></ins>.<br />
Si le film connait une fois de plus un joli succès en Italie, il porte surtout et avant ce qui sera désormais la patte de son réalisateur et fera son si célèbre style.<br />
Sombre histoire à la narration complexe qui peut parfois rappeler son futur <ins><strong>KEOMA</strong></ins>, <ins><strong>DJANGO PORTE SA CROIX</strong></ins> possède tous les éléments qui feront le cinéma de Castellari. C'est déjà ce sens du montage si particulier et surtout ces nombreux et interminables ralentis qu'il tournait parfois avec plus de quatre caméras lors des scènes d'action et de combats. Castellari sera d'ailleurs accusé par ses détracteurs de copier le célèbre réalisateur américain <strong>Sam Perckinpah</strong>.<br />
De son coté Castellari avoue que s'il admire <strong>Peckinpah</strong>, son style fut avant tout nourri par les films qu'il voyait alors mais plus particulièrement par une oeuvre qui le marqua profondément <ins><strong>L'HOMME DE LA SIERRA</strong></ins> de <strong>Sidney J. Furie</strong>. Il y trouva tout ce qu'il cherchait et attendait d'un film tant au niveau scénaristique que technique.<br />
<ins><strong>DJANGO PORTE SA CROIX</strong></ins> est une histoire sombre aux limites du fantastique. Tout le film est en fait étrange tant au niveau du choix des décors et des paysages que du sort des personnages eux mêmes. Cette transposition d'Hamlet dans le cadre du western spaghetti malgré quelques faiblesses techniques confirmera le talent de Castellari dans l'univers du cinéma transalpin.<br />
S'il abandonne un temps le western, il y reviendra en 1972 avec <ins><strong>TE DEUM</strong></ins>, nouvel essai dans la comédie spaghetti qui souvent divise le public. Si l'âge d'or du genre est alors révolu ce dont le film souffre indéniablement, Castellari a décidément opté cette fois pour la comédie à base de quiproquo et de gags souvent lourds qui feront surtout rire les amateurs de rots, de flatulences et de personnages souvent déjantés.<br />
Mal à l'aise dans la comédie légère dont il ne fait que reprendre les grosses ficelles, Castellari se fourvoie dans cette histoire de chasse au trésor qui vaut surtout pour l'interprétation savoureuse d'un <strong>Jack Palance</strong> malicieux dans la défroque d'un prêtre bien peu catholique.<br />
Si Castellari reviendra à la comédie western en 1976 avec <ins><strong>CIPOLLA COLT</strong></ins> interprété par son ami <strong>Franco Nero</strong>, triste pantalonnade où l'acteur aux yeux océan fait tant bien que mal le pitre en se démenant comme un diable dans un bénitier, c'est surtout cette même année qu'il signe ce qui restera comme son western le plus connu, <ins><strong>KEOMA</strong></ins>, toujours interprété par <strong>Franco Nero</strong> plus ténébreux que jamais dans le rôle éponyme, personnage quasi christique traversant cette histoire particulièrement sombre.<br />
<ins><strong>KEOMA</strong></ins> est en fait un parfait mélange de western et de fantastique où Castellari met tout ce qu'il aime, un conte cruel et légendaire souvent lugubre où la Mort dans le sens le plus strict du terme est omniprésente. <ins><strong>KEOMA</strong></ins> prend par instant des allures de poème macabre, de chant funèbre quasi bergmanien où la chanson éponyme hurlée comme un entêtant leitmotiv sert de lien entre Keoma et la Mort, renforçant la douleur du héros. <br />
Malgré un succès mitigé en Italie, <ins><strong>KEOMA</strong></ins> connaitra une carrière internationale mais cela ne suffira pas à relancer le genre qui s'éteindra doucement à la fin des années 70 avec notamment <ins><strong>MANAJA</strong></ins> de <strong>Sergio Martino</strong> en 1977.<br />
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Hormis le western, Castellari s'est tourné vers d'autres genres dans sa longue carrière. En 1969 il signe <ins><strong>SUR ORDRE DU FURHER</strong></ins>, un film de guerre au casting international puisqu'on y retrouve <strong>Frederick Stafford</strong>, <strong>Van Johnson</strong>, <strong>Renzo Palmer</strong>, <strong>Ida Galli</strong> ou encore <strong>Luigi Pistilli</strong>. <br />
Situé en pleine deuxième guerre mondiale, ce film rondement mené mais dénué cette fois de tout ralenti vaut essentiellement pour ses séquences de bataille aériennes et de bombardements parfois prestigieux, la plupart étant filmées en split screen. L'attaque de Londres est en tout en point fabuleuse et restera un des grands moments de ce film qui offrira à Castellari une renommée internationale.<br />
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En 1971, il touche à un autre genre alors en pleine essor, le giallo. Il réalise en effet ce qui restera son unique essai pour ce style typiquement italien <ins><strong>GLI OCCHI FREDDI DELLA PAURA</strong></ins> avec <strong>Frank Wolff</strong>, <strong>Giovanna Ralli</strong>, <strong>Karin Shubert</strong> et <strong>Gianni Garko</strong>. <br />
Sorte de remake de <ins><strong>ORE DESPERATE</strong></ins>, <ins><strong>GLI OCCHI FREDDI DELLA PAURA</strong></ins> tourne autour de la prise d'otages par deux criminels du neveu d'un riche avocat et d'une amie prostituée. On assiste ici à un huis-clos dans la maison de l'avocat particulièrement bien emmené par Castellari qui fait graduellement monter la tension et le suspens. Si l'histoire en elle même est des plus convenues et ne surprendra personne, outre ce suspens admirablement bien tenu, on retiendra quelques très jolis effets psychédéliques, une superbe photographie et surtout l'obsédante et sublime partition musicale signée <strong>Ennio Morricone</strong> pour laquelle le film doit beaucoup. Le seul moment qui se réclame du giallo à la <strong>Argento</strong> est la scène d'ouverture où une jeune fille est poursuivie chez elle par une silhouette toute de noir vêtue et armée d'un couteau qui la déshabillera du bout de sa pointe.<br />
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Si le western l'avait rendu célèbre dans les années 60 c'est avec un autre genre qu'on va dés 1973 l'associer définitivement, le polizesco ou polar à l'italienne, puisqu'il n'en tournera pas moins de cinq qui marqueront l'histoire. Plus qu'<strong>Umberto Lenzi</strong> ou <strong>Sergio Martino</strong>, deux des grosses pointures de ce cinéma à l'italienne, Castellari aime repousser les limites de la violence et de l'efficacité visuelle. <br />
C'est avec détermination qu'il se lance dans ses polars urbains très inspirés du cinéma américain dont <ins><strong>L'INSPECTEUR HARRY</strong></ins> ou <ins><strong>FRENCH CONNECTION</strong></ins> que Castellari situe cette fois dans cette Italie en plein chaos social et politique, société décadente où règne la peur, la corruption et le terrorisme.<br />
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Il va tout d'abord nous livrer un <ins><strong>LA POLICE ACCUSE LA LOI ACQUITTE</strong></ins> au titre fort évocateur mais également connu sous nos cieux sous le titre <ins><strong>TEMOIN A ABATTRE</strong></ins>.<br />
<strong>Franco Nero</strong> y tient le rôle d'un flic désillusionné qui va prendre les choses en main en tentant à sa manière de débarrasser la ville de Gênes de sa vermine le jour où son patron est tué sauvagement par une bande de voyous.<br />
Bénéficiant d'une excellente réputation, le film est admirablement bien mené par un Castellari au meilleur de sa forme et brillamment interprété par <strong>Franco Nero</strong> et <strong>James Whitmore</strong>. Les séquences d'action sont époustouflantes ponctuées d'impressionnantes cascades, d'explosions et ce ses ralentis dont il a le secret renforçant l'impact de la violence souvent brutale. On pourra reprocher à Castellari sa nette prise de position politique mais on retrouve déjà là tout ce que fera les thématiques du genre: l'impassibilité de la justice, la violence comme seul moyen de réponse, la corruption des fonctionnaires et hauts dignitaires...<br />
Rythmé par une bande-son fort efficace signée des frères <strong>De Angelis</strong>, agrémenté d'un montage audacieux, <ins><strong>LA POLICE ACCUSE, LA LOI ACQUITTE</strong></ins>, inspirée de <ins><strong>FRENCH CONNECTION</strong></ins>, donne d'emblée le ton de ce que seront les prochains opus de Castellari.<br />
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Prenant une fois encore comme thème l'auto-justice, son film suivant<ins><strong> UN CITOYEN SE REBELLE</strong></ins> toujours avec son ami <strong>Franco Nero</strong> va non seulement encore plus loin dans la violence mais se veut surtout plus ambitieux. On assiste là à la descente aux enfers d'un citoyen pris en otage et brutalisé par ses ravisseurs suite à un hold-up raté. Traumatisé par cette expérience, il aura recours à une violence expiatoire afin de retrouver ses bourreaux, le film enchainant humiliations sur humiliations jusqu'à l'affrontement final particulièrement violent.<br />
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Toujours plus fort toujours plus loin semble être alors la devise de Castellari. Son troisième polar atteint cette fois des sommets de brutalité. <ins><strong>THE BIG RACKET</strong></ins>, plus basique que <ins><strong>UN CITOYEN SE REBELLE</strong></ins>, met en scène un flic joué par <strong>Fabio Testi</strong> bien décidé à mettre un terme aux exactions d'une bande de jeunes hors-la-loi, pillant, rackettant les commerçants et allant même jusqu'au viol. Aidé par une bande d'ex-taulards impitoyables, il aura recours à tous les moyens pour exterminer cette lie. <br />
<ins><strong>THE BIG RACKET</strong></ins> n'est autre qu'une vision d'une Italie au bord du chaos, prête à exploser, une société livrée à elle même où l'auto-justice fait rage, le tout dépeint par cette habituelle violence visuelle à toute épreuve à laquelle se mêle une partition musicale tout aussi percutante signée une fois de plus des frères <strong>De Angelis</strong>.<br />
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En 1977, il livrera un dernier polar <ins><strong>ACTION IMMEDIATE</strong></ins> qui cette fois est quelque peu en dessous de ses oeuvres précédentes, faute à un début trop mollasson. Après un départ plutôt laborieux où Castellari nous promènent de Carthagenes à Hong-Kong en passant par Amsterdam afin de donner au film une dimension internationale, le film prend une tournure plus intéressante lorsque démarre la seconde partie. On retrouve enfin le style Castellari tant apprécié avec ses cascades et poursuites effrénées, <ins><strong>ACTION IMMEDIATE</strong></ins> se transformant en une formidable et impitoyable chasse à l'homme filmée avec une maîtrise exceptionnelle. De terrains-vagues en entrepôts désaffectés, de stations de métro vides en immeubles en ruines jusqu'à l'ébouriffante poursuite en avions de tourisme, Castellari nous prouve qu'il n'a rien perdu de sa maestria. Les bissophiles auront également le plaisir non dissimulé de retrouver la belle <strong>Sherry Buchanan</strong> en prostituée arpentant les trottoirs d'Amsterdam le temps de quelques trop rares séquences. <br /><br /></p>
<p>Souvent considéré comme les précurseurs de films tels que <ins><strong>UN JUSTICIER DANS LA VILLE</strong></ins>, les polars de Castellari se démarquent de ceux de ses confrères par cette accumulation de violence et cette complaisance souvent malsaine. Ce qui les en rapprochait par contre, c'est que comme eux il y mettait en cause l'intégrité du système italien tout en exprimant graphiquement le vertigineux chaos dans lequel sombrait le pays.
Castellari devint alors la bête noire des critiques italiennes qui n'hésitèrent pas alors à le traiter de fasciste, la censure faisant le reste tout comme en France où ses films furent pour la plupart tous amputés de leurs séquences les plus brutales.<br />
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Après ces cinq films choc, le polizesco s'éteignant lentement, Castellari va se tourner vers un cinéma plus populaire et surtout plus axé tout public.<br />
Outre donc <strong>CIPOLLA COLT</strong>, il tourne en une autre comédie <ins><strong>LA GRANDE DEBANDANDE</strong></ins> avec <strong>Ursula Andress</strong> et <strong>Aldo Maccione</strong> en Napoléon obèse, une pantalonnade légère, une farce bouffonne mais surtout ratée qui prouve que Castellari n'est pas réellement à l'aise dans ce type de films. Il avoue pourtant regretter de ne pas en avoir tourner plus, ce genre lui tenant particulièrement à cœur. <br />
En 1978, il donne dans un style qu'il n'avait pas encore tenté et qui deviendra fort à la mode dans les années 80, le film de commando musclé, avec <ins><strong>UNE POIGNEE DE SALOPARDS</strong></ins> qui regroupe toute une panoplie de «gueules» dont <strong>Fred Williamson</strong>, <strong>Bo Svenson</strong>, <strong>Peter Hooten</strong>, <strong>Raimund Harmstorf</strong> ou encore <strong>Michel Constantin</strong>. Castellari peut donc se laisser aller aux scènes d'action avec un plaisir non dissimulé et le film reste à ce jour un de ceux que préfère son auteur.<br />
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En 1979, il refuse la réalisation de <ins><strong>L'ENFER DES ZOMBIS</strong></ins> qui reviendra à <strong>Lucio Fulci</strong>. S'il ne croit pas un seul instant au sucés du film, Castellari avoue surtout ne pas aimer le fantastique même si certains de ses films tels <ins><strong>KEOMA</strong></ins> en soit légèrement imprégnés. Ces histoires de morts-vivants rongés par le temps sortant de terre ne l'intéressent pas. C'est donc sans regret qu'il abandonne la proposition, décision qu'il ne regrette pas aujourd'hui.<br />
Le film de requin étant par contre alors à la mode suite au succès mondial de <ins><strong>LES DENTS DE LA MER</strong></ins> de <strong>Steven Spielberg</strong>, il préfère donc s'atteler à la réalisation de TUEURS <ins><strong>DE MONSTRES / CHASSEURS DE MONSTRES</strong></ins>, coproduction italo-espagnole avec <strong>Franco Nero</strong>, <strong>Werner Pochath</strong> et <strong>Eduardo Fajardo</strong>.<br />
Le tournage du film sera des plus chaotiques puisqu'une majeure partie sera improvisée suite au vol du scénario qu'<strong>Eduardo Fajardo</strong> conservait dans ses valises qui lui furent dérobées à l'aéroport. Agréable aventure tropicale tournée aux Caraïbes mâtinée de requins, cette chasse au trésor pourra à juste raison donc paraître totalement incohérente mais avouons que l'ensemble se laisse regarder sans déplaisir.<br />
Durant ces vacances d'été Castellari va s'amuser à réaliser un film d'horreur <ins><strong>LA DIABLESSE</strong></ins> dont il n'achèvera pas le tournage. Réunissant l'insolente <strong>Leonara Fani</strong> et <strong>Caterina Boratto</strong> qui fut une des narratrices de <ins><strong>SALO ET LES 120 JOURS DE SODOME</strong></ins> de <strong>Pasolini</strong>, <ins><strong>LA DIABLESSE</strong></ins> tente de marier horreur et érotisme torride, l'heroine, possédée par l'esprit d'une sorcière, ne pouvant atteindre l'orgasme qu'en tuant. Ceci nous offre quelques beaux moments nécrophiliques renforcés par une très belle photographie. Malheureusement le film souffre d'un scénario des plus confus et guère logique. Au final, <ins><strong>LA DIABLESSE</strong></ins> est un film raté dont Castellari a toujours renié la paternité, pensant même qu'il ne sortirait jamais. Quelle ne fut pas sa surprise lorsqu'il découvrit qu'il avait été finalement distribué, achevé par Dieu sait qui.<br />
Castellari va alors aborder l'aube des années 80 naissante avec un ultime polar, son cinquième, enterrant ainsi le genre. Ce sera <ins><strong>LE JOUR DU COBRA</strong></ins> avec <strong>Sybil Danning</strong> et <strong>Franco Nero</strong> en détective alcoolique. Loin semble être le temps de BIG RACKET et consorts à la vision de ce film d'une absolue mollesse où <strong>Nero</strong> traine paresseusement sa carcasse, naviguant sur un scénario d'un classicisme désolant. Cette histoire convenue à la mise en scène anonyme ennuie assez vite et s'oublie aussitôt le mot Fin apparaissant à l'écran. Castellari tente pourtant un cinéma inspiré de Chandler avec son détective en chapeau mais il ne semble guère être en forme. On retiendra une très belle photographie et quelques belles scènes comme celle ouvrant le film, la tentative de <strong>Nero</strong> de casser son personnage de flic brutal habituel pour un jeu plus subtil et plus décontracté mais ces qualités se noient dans l'inintérêt de l'ensemble.<br />
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L'Italie ayant toujours aimé s'approprier les grands succès du box office américain, Castellari va ensuite livrer en 1981 sa propre version des <ins><strong>DENTS DE LA MER</strong></ins> avec <ins><strong>LA MORT AU LARGE</strong></ins> avec en tête de distribution <strong>Vic Morrow</strong>, <strong>James Franciscus</strong>, <strong>Giancarlo Prete</strong> et sa propre fille <strong>Stefania Girolami</strong>.
Reprenant la trame du film de <strong>Spielberg</strong>, <ins><strong>LA MORT AU LARGE</strong></ins> est plutôt inoffensif et même parfois fort drôle avec ses poupées déchiquetées et ses maquettes qui explosent sur fond d'images cartes postales baignant sur une partition musicale très disco des frères De Angelis lorsqu'il n'atteint pas des sommets d'hilarité lorsque le grand requin blanc dévore non seulement des pontons mais avale littéralement un hélicoptère, véritable clou du spectacle. <br />
Pour le reste, <ins><strong>LA MORT AU LARGE</strong></ins> est un agréable divertissement à la mise en scène vigoureuse et stylisée toujours aussi bien mené par un Castellari en pleine forme qui n'oublie pas au passage de caler quelques subtils ralentis. <br />
Si le film connaitra un succès international inattendu, Universal intentera pourtant un procès à Castellari pour plagiat, l'affiche du film ressemblant trop à celle des <ins><strong>DENTS DE LA MER</strong></ins> d'autant plus que <ins><strong>LES DENTS DE LA MER 3</strong></ins> était alors en pleine préparation.<br />
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En 1982 un autre film va devenir un véritable triomphe à l'échelle mondiale, c'est <ins><strong>MAD MAX 2</strong></ins> de <strong>George Miller</strong>. Toujours prête à imiter et plagier ces blockbusters, le cinéma d'exploitation italien va donner naissance à un nouveau sous-genre: le post nuke.<br />
Ce sont donc des hordes de punks hirsutes pourchassant de valeureux guerriers bardés de cuir dans des landes désertiques ravagées par l'holocauste qui vont débouler sur nos écrans. De <strong>Joe D'Amato</strong> à <strong>Bruno Mattei</strong> en passant par <strong>Ruggero Deodato</strong> et <strong>Lucio Fulci</strong>, le post nuke est à la mode et Castellari en signera pas moins de trois.<br />
Le premier sera <ins><strong>LES NOUVEAUX BARBARES</strong></ins> qui aujourd'hui encore reste une référence en matière de post nuke transalpin. Interprété haut la main par <strong>Fred Williamson</strong> et <strong>George Eastman</strong> <ins><strong>LES NOUVEAUX BARBARES</strong></ins> est une oeuvre bis totalement délirante faite de bric et de broc mais utilisé de façon si ludique que le film en devient réellement séduisant. Aux voitures gadget semblant sorties tout droit d'un bazar pour enfants aux armures et costumes extravagants dont sont affublés nos punks en crêtes acrylique, <ins><strong>LES NOUVEAUX BARBARES</strong></ins> mêle avec entrain l'action et le délire de façon homogène en y ajoutant une dose de sadisme et d'audace typiquement italienne. Castellari ose en effet donner au film une touche homosexuelle plus que suggérée via ce personnage de méchant aux tendances sodomites joué par <strong>Eastman</strong>.<br />
Véritable jouissance visuelle marquée par les habituels ralentis qui donnent aux nombreuses cascades la force qu'elles n'ont pas, <ins><strong>LES NOUVEAUX BARBARES</strong></ins> demeure un des meilleurs post nuke transalpins, ludiquement parlant.<br />
Castellari enchaine ensuite ce qui demeure là encore un des post nuke les plus connus et appréciés, devenu au fil du temps un véritable classique du genre, <ins><strong>LES GUERRIERS DU BRONX</strong></ins>. S'il ne s'agit pas réellement d'un post nuke au sens propre du terme, aucune allusion n'étant faite à un quelconque holocauste nucléaire, <ins><strong>LES GUERRIERS DU BRONX</strong></ins> nous entraine dans les ruines du Bronx où désormais des gangs rivaux se font la guerre. Il y a notamment les Zombis et les Riders menés par Trash, un jeune rebelle. La riche héritière d'une société d'armes éminemment puissante est alors enlevée par les Zombis. Délivrée par Trash, l'affrontement entre les deux clans sera des plus sanglants.<br />
<ins><strong>LES GUERRIERS DU BRONX</strong></ins> est en fait un mélange de <ins><strong>NEW YORK 1997</strong></ins>, <ins><strong>LES GUERRIERS DE LA NUIT</strong></ins> saupoudré d'un zeste de <ins><strong>MAD MAX 2</strong></ins>. Ce produit hybride oscille entre baroque et incohérence mais l'ensemble est joliment trashy. Castellari y déploie toute une panoplie de scènes d'action brutales et parfois même sanglantes qui plairont aux amateurs sans oublier cette violence stylisée qu'il maitrise totalement, magnifiée par une très jolie photographie. En plus de son coté seventies, <ins><strong>LES GUERRIERS DU BRONX</strong></ins> est bercé par une partition musicale à base d'orgue signée <strong>Walter Rizzati</strong>, dernier atout de ce concentré de science fiction et d'action.<br />
<ins><strong>LES GUERRIERS DU BRONX</strong></ins> c'est aussi et surtout son interprète principal, le jeune <strong>Mark Gregory</strong> de son vrai nom <strong>Marco De Gregorio</strong>, que Castellari avait repéré dans une salle de sport.
Malgré un jeu de comédien plutôt médiocre et cette raideur qui le caractérisa par la suite et lui fit subir les railleries de ses partenaires, Marco possédait toutes les qualités de son personnage dont cette violence naturelle qu'il intériorisait et sut si bien faire passer à travers le rôle de Trash.<br />
Le film fut un énorme succès au box office américain puisqu'il y atteignit la cinquième place et c'est tout naturellement qu'une suite fut donnée l'année suivante.<br />
<ins><strong>LES GUERRIERS DU BRONX 2</strong></ins> se situe toujours dans le Bronx qui cette fois est l'objet de convoitise d'une puissante société immobilière. Pour ses dirigeants il n'y a qu'une seule politique d'expropriation: l'extermination des habitants. C'est à un génocide auquel on assiste donc mené par une bande de mercenaires impitoyables. Trash va se dresser contre eux et tenter de les arrêter.<br />
C'est à contre coeur que Castellari tourna cette séquelle dont il ne voulait pas. Uniquement réalisée à des fins commerciales, elle ne possède ni l'enthousiasme du premier opus ni la force.
On sent que Castellari fut contraint de la faire, subissant le film et l'ambiance s'en ressent. Même si la violence et l'action sont toujours présente, chacun semble faire le minimum y compris <strong>Henry Silva</strong>. Le tournage fut lui aussi contrarié par les états d'âme de <strong>Marco De Gregorio</strong> qui traversait alors une difficile période de sa vie, submergé par ses problèmes familiaux. Ce second opus lui permettra tout de même de poursuivre sa carrière dans ce type de rôles jusqu'en 1989 date à laquelle il se retira pour revenir à ses premières amours: la rue.<br />
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Par la suite Castellari va se tourner vers un cinéma de plus en plus grand public, allant de petites séries B en produits formatés sans guère d'intérêt.<br />
Son dernier véritable film possédant un intérêt certain sera <ins><strong>TUAREG LE GUERRIER DU DESERT</strong></ins> resté inédit en France. <ins><strong>TUAREG</strong></ins> n'est qu'une transposition de <ins><strong>RAMBO</strong></ins> dans le désert saharien. On suit les aventures d'un tuareg incarné par les yeux bleu océan de <strong>Mark Harmon</strong> en pleine lutte contre l'armée ayant tué un militaire qu'il avait recueilli sous sa tente.<br />
On retrouve là toute la force des précédentes oeuvres de Castellari et son sens inné de l'action. Aucun temps mort puisque TUAREG enchaine scènes de combats et de poursuites ponctuées d'explosions époustouflantes qu'il filme inlassablement au ralenti, décuplant toute leur puissance.
L'originalité du film provient surtout de cette étrange mélange de traditions tuareg ancestrales et de techniques modernes. Les chameaux côtoient allègrement les jeeps, les sabres se mélangent aux mitraillettes le tout sublimé par une photographie extraordinaire mettant en valeur les magnifiques étendues sablonneuses du Sahara s'étendant à perte de vue sous un ciel bleu azur.<br />
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La suite de la carrière de Castellari sera de moins en moins passionnante malheureusement. Il signe en 1985 <ins><strong>LIGHTBLAST</strong></ins>, un thriller inconsistant et formaté lorgnant trop souvent vers le téléfilm. On assiste là aux exactions d'un homme ayant volé une arme nucléaire et qui veut faire exploser toute une ville si une rançon ne lui est pas remise. Le seul vrai petit intérêt de <ins><strong>LIGHTBLAST</strong></ins> est la présence de l'ex-<ins><strong>CHIP'S</strong></ins> <strong>Erik Estrada</strong> en flic que ses admirateurs pourront voir nu entrain de servir un poulet rôti afin de délivrer une pauvre femme prise en otage!<br />
Pour le reste, outre son coté ultra convenu, le film souffre d'un scénario farfelu, incohérent à souhait et d'une mise en scène mollassonne malgré quelques explosions filmées au ralenti et quelques poursuites haletantes. Force est d'avouer également qu'Estrada ne parvient à aucun moment à donner une certaine consistance à son personnage qui manque essentiellement de sérieux. <ins><strong>LIGHTBLAST</strong></ins> demeure un gentil divertissement oubliable.<br />
Son film suivant, <ins><strong>STRIKER</strong></ins>, renoue avec la tradition du film d'action et d'aventures. Un aventurier, John Slade interprété par <strong>Frank Zagarino</strong>, doit cette fois délivrer un ami journaliste retenu prisonnier au Nicaragua par des sandinistes. <br />
Voilà un sous Rambo typique qui ne manque en tout cas pas de punch, Castellari n'y allant pas avec le dos de la cuiller en matière d'action. On lutte, on se frappe, on s'entretue 90 minutes durant dans la joie et la bonne humeur sur fond de message politique. Si <strong>Frank Zagarino</strong> est impeccable en machine à tuer, on regrettera le jeu forcé des autres acteurs, <strong>John Steiner</strong> et <strong>John Philip Law</strong> en tête, surjouant ou totalement inexpressifs selon les scènes sans oublier des dialogues souvent risibles. <ins><strong>STRIKER</strong></ins> possède toutes les qualités du film d'action mais son manque de sérieux empêche de totalement y adhérer et il ne dépasse donc pas le simple stade de film divertissant, efficace sur l'instant, une œuvre Bis qui plaira à l'amateur de ce type de films.<br />
En 1989, Castellari redonne vie au célèbre marin Sinbad avec <ins><strong>SINBAD DES 7 MERS</strong></ins> demeuré inédit chez nous également, un film totalement raté dont il a aujourd'hui honte. Interprété par le toujours monolithique <strong>Lou Ferrigno</strong>, <ins><strong>SINBAD DES 7 MERS</strong></ins> souffre surtout des problèmes de tournage qu'il rencontra suite à la faillite de la Cannon qui le produisait. Castellari abandonna d'ailleurs le tournage. C'est alors <strong>Luigi Cozzi</strong> qui en reprit les rênes sans l'accord de Castellari et le termina, en changeant le scénario et en le remontant à sa façon tant et si bien que le film ne ressemblait plus du tout à ce qu'il était à l'origine. Il en résulte une histoire d'une totale incohérence, sorte de patchwork indigeste qui mit Castellari en colère. <br />
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C'est vers la télévision que le réalisateur entame les années 90. Il tourne entre 1990 et 1995 plusieurs épisodes de la très populaire série <ins><strong>EXTRALARGE</strong></ins> avec <strong>Bud Spencer</strong> et <strong>Philip Michael Thomas</strong>.<br />
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En 1996, il décide de remettre en scène pour la télévision un nouvel épisode des aventures de Sinbad avec <ins><strong>IL RITORNO DI SINBAD</strong></ins> sur un scénario coécrit par <strong>George Eastman</strong> avec <strong>Kabir Bedi</strong> qui reprend donc le rôle éponyme, celui là même qui l'avait rendu célèbre en 1977 dans le <ins><strong>SINBAD</strong></ins> de <strong>Sergio Corbucci</strong>. On y retrouve aussi l'ex-lolita <strong>Romina Power</strong> qui faisait là son retour devant les caméras après un long silence dû à une vie personnelle des plus agitées.<br />
Cette même année Castellari va revenir à ses premières amours, le western et livrer un étonnant <ins><strong>JONATHAN DES OURS</strong></ins> avec <strong>Franco Nero</strong> dans le rôle principal. Si le genre est mort depuis des années déjà, il va tenter de lui redonner vie et force est de constater que le résultat est surprenant. Il s'agit d'ailleurs là du western préféré de Castellari et un de ses films qu'il trouve le plus abouti, avis partagé par <strong>Nero</strong> lui même.<br />
Il nous conte l'histoire d'un enfant, Jonathan, qui va voir sa famille massacrer sous ses yeux. Il va être recueilli par un ours et un vieux chef indien. Une fois adulte, il fera tout pour retrouver les responsables du massacre.<br />
Sous bien des aspects, <ins><strong>JONATHAN DES OURS</strong></ins> ressemble à <ins><strong>KEOMA</strong></ins> avec cette touche de fantastique et son message qu'il tente de délivrer sur le racisme, ici l'Homme blanc face aux indiens. Le film est tout empreint de sentimentalisme, dégageant un évident potentiel émotionnel. Surprenant donc et sous bien des aspects, voilà un retour aux sources totalement réussi.<br />
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Par la suite, même s'il n'a jamais été très attiré par les productions télévisées, leur préférant le grand écran, il va comme bien de ses confrères y consacrer le restant de sa carrière en réalisant quelques téléfilms dont le dernier date de 2002, date à laquelle Castellari se retira gentiment, goûtant à une retraite fort bien méritée après tant d'années de bons et loyaux services au service d'un cinéma qui fit, fait et fera encore les plaisirs de nombreux fans d'un certain cinéma italien.
Enzo Castellari, reconnu par ses pairs et dont le talent n'a d'égal que la sympathie, a désormais sa place bien méritée au panthéon des réalisateurs du cinéma de genre transalpin.</p>Umberto Lenzi: Un talentueux acariâtreurn:md5:c1dd5805ad3787df5f3b62872a297f882009-04-13T10:05:00+00:002024-02-22T15:15:46+00:00Éric DravenRéalisateurs et grands noms du Bis<p><img src="https://www.maniaco-deprebis.com/mes-blogs/public/Photos/Acteurs/U/Umberto_lenzi_1.jpg" alt="Umberto_lenzi_1.jpg" style="margin: 0 auto; display: block;" title="Umberto_lenzi_1.jpg, mar. 2017" /></p> <p style="margin-bottom: 0cm">Il fait partie des grands réalisateurs du cinéma de genre italien à qui on doit quelques uns des meilleurs gialli psychologiques d'alors, un style dont il fut à l'origine, bon nombre de polizeschi musclés et quelques films d'aventures avant de se laisser aller en fin de carrière à un cinéma horrifique de trop piètre qualité. Parfois décrié pour sa misogynie, réputé pour être un homme acariâtre ce que beaucoup de comédiens regrettent, Umberto Lenzi fait définitivement partie du panthéon des metteurs en scène qui ont marqué tout un pan du cinéma italien. En voici l'histoire.<br />
Umberto Lenzi est né à Massa Maritima en Italie en 1931. Umberto a toujours été passionné de cinéma. S'il fait des études de droit, cela ne l'empêche pas de faire partie de nombreux fans clubs. C'est ainsi qu'il débute comme journaliste pour différents magazines et journaux. Il décide alors d'abandonner définitivement le droit pour entrer dans une école de cinéma. Il devient scénariste et critique avant d'être assistant réalisateur dés 1960 sur <ins><strong>Dernier train pour Shangai</strong></ins> de <strong>Renzo Merusi</strong> avec <strong>Anita Ekberg</strong> et <ins><strong>La terreur des mers</strong></ins> de <strong>Domenico Paolella</strong>.<br />
C'est en 1961 qu'il réalise son premier film, <ins><strong>Adventure with Mary Read</strong></ins>. Entre 61 et 68 Umberto s'intéresse surtout aux petits films d'aventures comme <ins><strong><a href="https://www.maniaco-deprebis.com/index.php?post/2019/02/Sandokan-le-tigre-di-Mompracem">Sandokan tigre de Bornéo</a></strong></ins>, <ins><strong><a href="https://www.maniaco-deprebis.com/index.php?post/2020/07/Sanok-il-Maciste-della-giunglia">Le temple de l'éléphant blanc</a></strong></ins>, <ins><strong><a href="https://www.maniaco-deprebis.com/index.php?post/2019/03/I-pirati-della-Malesia">Les pirates de Malaisie</a></strong></ins>, <ins><strong>Zorro contre Maciste</strong></ins>, <ins><strong>Le triomphe de Robin des Bois</strong></ins>, <ins><strong>Tre sergenti del Bengola</strong></ins> ou encore <ins><strong>L'invicibile cavaliere mascherato</strong></ins>.<br />
Il touche aussi au film d'espionnage avec <ins><strong><a href="https://www.maniaco-deprebis.com/index.php?post/2018/03/A-008-operazione-sterminio">A 008 operazione sterminio</a></strong></ins>, <a href="https://www.maniaco-deprebis.com/index.php?post/2021/03/Le-spie-amano-i-fiori"><ins><strong>Des fleurs pour un espion</strong></ins></a> et bien sûr <ins><strong>Kriminal</strong></ins> sans oublier le western avec <ins><strong>Una pistola per cento bare</strong></ins> et le film historique avec <ins><strong>Catherine de Russie</strong></ins>.<br />
<img src="https://www.maniaco-deprebis.com/mes-blogs/public/Photos/Acteurs/U/umberto_lenzi_2.jpg" alt="umberto_lenzi_2.jpg" style="float: left; margin: 0 1em 1em 0;" title="umberto_lenzi_2.jpg, sept. 2010" />Dés la fin des années 60 il devient l'auteur le plus représentatif du sexy <a href="https://www.maniaco-deprebis.com/index.php?post/2009/04/13/101-le-giallo"><strong>giallo</strong></a> et du psycho-giallo dont l'héroïne sera le plus souvent l'ex- baby doll du cinéma américain <strong>Caroll Baker</strong> qui sera le plus souvent au centre d'une machination diabolique. Il va alors réaliser ce qui aujourd'hui constitue une célèbre trilogie, à savoir <a href="https://www.maniaco-deprebis.com/index.php?post/2013/03/11/Orgasmo"><ins><strong>Orgasmo / Une folle envie d'aimer</strong></ins></a> avec <strong>Caroll Baker</strong> et <strong>Lou Castel</strong> en 1968 suivi de <a href="https://www.maniaco-deprebis.com/index.php?post/2014/10/02/Cosi-dolce-cosi-perversa"><ins><strong>Si douces si perverses</strong></ins></a> avec <strong>Jean-Louis Trintignant</strong> et <strong>Erika Blanc</strong> puis de <ins><strong><a href="https://www.maniaco-deprebis.com/index.php?post/2014/09/28/Paranoia">Paranoia</a></strong></ins> pour lequel il reforme le couple <strong>Baker</strong> / <strong>Castel</strong>.<br />
En 1970, il met en scène <a href="https://www.maniaco-deprebis.com/index.php?post/2015/01/25/Un-posto-ideale-per-uccidere"><ins><strong>Un posto ideale per uccidere</strong></ins></a>, un agréable giallo ensoleillé avec une toute juvénile <strong>Ornella Muti</strong> et <a href="https://www.maniaco-deprebis.com/index.php?post/2009/03/26/18-ray-lovelock-le-charme-de-la-discretion"><strong>Ray Lovelock</strong></a> avant de réaliser quelques autres standards avec le très étrange et particulier <ins><strong><a href="https://www.maniaco-deprebis.com/index.php?post/2013/06/09/Spasmo">Spasmo</a></strong></ins>, sorte de représentation parfaite de la folie humaine dans toute son horreur clinique, <ins><strong><a href="https://www.maniaco-deprebis.com/index.php?post/2013/02/24/Sette-orchidee-macchiate-di-rosso">Le tueur à l'orchidée</a></strong></ins> basé cette fois sur le modèle des gialli de <strong>Dario Argento</strong>, le très anglais<a href="https://www.maniaco-deprebis.com/index.php?post/2010/08/25/Il-coltello-di-ghiaccio"> <ins><strong>Il coltello di ghiaccio</strong></ins></a> et enfin en 1975 <ins><strong><a href="https://www.maniaco-deprebis.com/index.php?post/2014/02/22/Gatti-rossi-in-un-labirinto-di-vetro">Gatti rossi in un labirinto di vetro</a></strong></ins>, très certainement le moins crédible des quatre tant il peine à trouver sa véritable voie entre le giallo à la <strong>Argento</strong> et la comédie horrifique.<br />
Il s'offre ensuite une parenthèse durant laquelle il donne dans le film de guerre, le très beau <ins><strong>La légion des damnés</strong></ins>, un genre dans lequel il avait déjà oeuvré en 1967 avec l'insipide <a href="https://www.maniaco-deprebis.com/index.php?post/2013/02/06/Attentato-ai-tre-grandi"><ins><strong>Les chiens verts du désert</strong></ins> </a>. Il y reviendra en 1977 avec <ins><strong>La grande bataille</strong></ins>.<br />
Umberto va devenir dés 1973 un des spécialistes avec <strong>Sergio Martino</strong> et <strong>Stelvio Massi</strong> entre autres du polar musclé à l'italienne souvent critiqué pour leur misogynie et leur violence expéditive. Il travaillera beaucoup avec <a href="https://www.maniaco-deprebis.com/index.php?post/2009/03/27/35-tomas-milian-le-fabuleux-destin-d-un-mythe-cubain"><strong>Tomas Milian</strong></a> et <strong>Maurizio Merli</strong>. Il signera des oeuvres telles que <ins><strong>Milano rovente / La guerre des gangs</strong></ins>, <ins><strong><a href="https://www.maniaco-deprebis.com/index.php?post/2018/02/Napoli-violenta">Napoli violenta / SOS Jaguar operation casseur</a></strong></ins>, <a href="https://www.maniaco-deprebis.com/index.php?post/2012/11/22/Roma-a-mano-armata"><ins><strong>Roma a mano armata / Brigade spéciale</strong></ins></a>, <a href="https://www.maniaco-deprebis.com/index.php?post/2021/07/Il-trucido-e-lo-sbirro"><ins><strong>Il trucido e lo sbirro / Le clan des pourris</strong></ins></a>, <ins><strong><a href="https://www.maniaco-deprebis.com/index.php?post/2019/03/Il-giustiziere-sfida-la-citta">Bracelets de sang</a></strong></ins>, <ins><strong>Le cynique l'infâme et le méchant</strong></ins>, <ins><strong>De Corleone à Brooklyn</strong></ins> ou encore <ins><strong>L'enfer de la victoire</strong></ins> mais surtout ce qui restera comme un de ses chefs d'oeuvre, le violent <ins><strong>La rançon de la peur</strong></ins>.<br />
A la fin des années 70, le polizesco se mourant, il fait une rapide et unique incursion dans la sexy comédie avec une parodie ratée de <ins><strong>La cage aux folles <a href="https://www.maniaco-deprebis.com/index.php?post/2012/11/11/Scusi-lei-%C3%A8-normale">Pardon vous êtes normal?</a></strong></ins> avec <strong>Ray Lovelock</strong>. <br />Dés 1980 il fait son entrée dans le cinéma horrifique commercial profitant de la vague de films dit de cannibales et de zombis, une période aujourd'hui qu'il renie plus ou moins et dont il ne souhaite guère parler. S'il avait été en 1971 un des précurseurs du genre avec ce qui était alors plus un film de jungle, un démarquage de <ins><strong>L'homme des hautes plaines</strong></ins> agrémenté de rapides plans de cannibalisme, le désormais fameux <ins><strong><a href="https://www.maniaco-deprebis.com/index.php?post/2009/05/07/148-il-paese-del-selvaggio">Cannibalis / Il paese del sesso selvaggio</a></strong></ins>, il nous offre en 1980 ses versions de <ins><strong><a href="https://www.maniaco-deprebis.com/index.php?post/2009/05/07/149-cannibal-holocaust">Cannibal holocaust</a></strong></ins> avec d'une part son inoubliable <a href="https://www.maniaco-deprebis.com/index.php?post/2009/04/28/120-cannibal-ferox"><ins><strong>Cannibal ferox</strong></ins></a>, d'autre part son moins chanceux <ins><strong><a href="https://www.maniaco-deprebis.com/index.php?post/2009/06/01/163-mangiati-vivi-dai-cannibali">Mangiati vivi / La secte des cannibales</a></strong></ins>, une sorte de patchwork du <ins><strong><a href="https://www.maniaco-deprebis.com/index.php?post/2009/12/16/Ultimo-mondo-cannibale">Dernier monde cannibale</a></strong></ins>, <ins><strong><a href="https://www.maniaco-deprebis.com/index.php?post/2010/04/05/La-montagna-del-dio-cannibale">La montagne du Dieu cannibale</a></strong></ins> et de son propre <ins><strong>Cannibalis</strong></ins> puis enfin une toute gentillette comédie de jungle méconnue et oubliée <ins><strong><a href="https://www.maniaco-deprebis.com/index.php?post/2009/09/14/300-incontro-nell-ultimo-paradiso">Incontro nell'ultimo paradisio</a></strong></ins>, une version de Tarzan au féminin avec <strong><a class="ref-post" href="https://www.maniaco-deprebis.com/index.php?post/2009/03/27/30-sabrina-siani-une-guerriere-de-charme">Sabrina Siani</a></strong>. C'est aux zombis qu'il s'attaque ensuite avec le mauvais mais fort drôle<a href="https://www.maniaco-deprebis.com/index.php?post/2009/06/25/205-incubo-sulla-citta-contaminata"> <ins><strong>L'avion de l'apocalypse</strong></ins></a> avec <strong>Hugo Stiglitz</strong>. Il s'essaie ensuite en 1982 à l'héroïc fantasy avec le plaisant <ins><strong><a href="https://www.maniaco-deprebis.com/index.php?post/2009/06/04/179-la-guerra-del-ferro">La guerre du fer</a></strong></ins> avec <a href="https://www.maniaco-deprebis.com/index.php?post/2009/04/13/87-george-eastman-un-colose-au-coeur-d-or"><strong>George Eastman</strong></a> et la regrettée <strong><a href="https://www.maniaco-deprebis.com/index.php?post/2009/04/13/90-elvire-audray-adieu-blonde-sauvageonne">Elvire Audray</a></strong>. Cette version de <ins><strong>La guerre du feu</strong></ins> mâtiné d'héroïc fantasy, sous un scénario d'<a href="https://www.maniaco-deprebis.com/index.php?post/2009/03/25/8-alberto-cavallone-le-poete-de-l-extreme"><strong>Alberto Cavallone</strong></a>, sera malheureusement un de ses derniers bons films.<br />
Par la suite <strong>Lenzi</strong> va comme bon nombre de ses confrères multiplier les petits films de guerre plus ou moins anodins, jamais vraiment désagréables mais jamais très intéressants non plus. Il est ainsi à l'origine d'une trilogie composée de <ins><strong><a href="https://www.maniaco-deprebis.com/index.php?post/2012/07/09/Tempi-di-guerra">Tempi di guerra</a></strong></ins>, <ins><strong><a href="https://www.maniaco-deprebis.com/index.php?post/2017/03/I-cinque-del-Condor">Cinq salopards en Amazonie</a></strong></ins> et <ins><strong>Ponte per l'inferno</strong></ins>. A la fin des années 80, il tournera une poignée de films d'horreur franchement mauvais, triste témoignage de la mort du cinéma de genre Italie. Désillusionné, il signe ainsi en 1989 un décevant <strong><a class="ref-post" href="https://www.maniaco-deprebis.com/index.php?post/2016/03/26/Le-porte-dell-inferno">Le porte dell'inferno</a></strong> puis le consternant <ins><strong>Nightmare beach</strong></ins>. Seuls surnagent un étonnant <a href="https://www.maniaco-deprebis.com/index.php?post/2009/04/28/121-ghosthouse"><ins><strong>Ghosthouse</strong></ins></a> et le tout aussi bon <strong><a class="ref-post" href="https://www.maniaco-deprebis.com/index.php?post/2016/02/15/Paura-nel-buio">Hitcher 2 / Paura nel buio</a></strong>, un efficace thriller horrifique, deux de ses films les plus honorables de cette époque avec <ins><strong><a class="ref-post" href="https://www.maniaco-deprebis.com/index.php?post/2016/02/07/Demoni-3">Black demons / Demoni 3</a></strong></ins>, son ultime incursion dans l'horreur, qui sans être parfait, demeure un sympathique film de zombis. A cette période il tourne aussi pour la télévision. Il réalise pour la Reitele deux téléfilms <strong><ins>La casa del sortilegio</ins></strong> et <strong><ins>La casa delle anime maledette</ins></strong> qui font partie d'une quadrilogie initulé Case maledette. Les deux autres volets sont signées par <strong>Lucio Fulci</strong>.<br />En 1990 <strong>Lenzi</strong> signe une sous Indiana Jones poussif qui prêche par son non sérieux, <a href="https://www.maniaco-deprebis.com/index.php?post/2020/08/Caccia-allo-scorpione-d-oro"><ins><strong>A la recherche du scorpion d'or</strong></ins></a>, puis en 1991 un petit polar à l'américaine <ins><strong>Hornsby & Rodriguez</strong></ins>. Ce sera son ultime réalisation pour le grand écran, un chant du cygne anodin, oubliable et sans grand intérêt. A l'instar de beaucoup d'autres metteurs en scène <strong>Lenzi</strong> travaillera par la suite pour la télévision italienne pour laquelle il réalisera quelques téléfilms. Sa dernière création remonte à 1997 après presque 40 années de bons et loyaux services durant lesquelles il nous délivra quelques un des plus beaux joyaux du giallo et du polar avec cette griffe très personnelle qui fit sa réputation. <br />Après s'être retiré des feux de la rampe Umberto Lenzi s'était mis à l'écriture de gialli qui avait connu un joli succès en Italie. <br />Fatigué Umberto avait été placé ces derniers temps en maison de repos puis hospitalisé à Rome où il s'est éteint le 19 octobre 2017 à l'âge de 86 ans.</p>Bruno Mattei: Le cancre facétieuxurn:md5:0607db8b710fe988cca97924fcc0df622009-03-30T13:08:00+00:002022-12-12T17:20:42+00:00Éric DravenRéalisateurs et grands noms du Bis<p><img alt="" src="http://www.maniaco-deprebis.com/public/Photos/Acteurs/M/mattei.jpg" style="DISPLAY: block; MARGIN: 0 auto" title="mattei.jpg, Dec 2009" /></p> <p style="margin-bottom: 0cm">S'il est bien un nom incontournable du cinéma de genre italien, c'est celui de Bruno Mattei, peut être l'un des plus débonnaires tâcheron du genre. C'est certainement de son coté effronté et détaché que vient l'affection qu'on lui porte. Avec sa fulgurante filmographie qui se poursuit encore de nos jours, aidé de son éternel complice <strong>Claudio Fragasso</strong>, Bruno nous a bien souvent donné de purs chef d'oeuvres, véritables joyaux parodiques et autres joyeuses oeuvres souvent absurdes mais toujours plein de bon vouloir et de sérieux frisant l'effronterie. Le Maniaco se devait de rendre un petit hommage clin d'oeil à ce trublion du grand écran en parcourant allégrement sa carrière.<br />
Né à Rome le 30 juillet 31, Bruno baigna dés ses premières années dans l'univers du cinéma puisque son père était éditeur de films et possédait son propre petit studio d'édition. A 20 ans, le jeune Bruno décide entre deux petits boulots, de travailler avec son père comme assistant. Son profond désir est un jour de faire du cinéma et il ira au bout de son rêve. C'est le réalisateur <strong>Roberto Bianchi Montero</strong> qui lui offre sa première chance en lui proposant de travailler pour lui tout comme <strong>Nick Nostro</strong> ou même <strong>Jess Franco</strong>. Nous sommes au début des années 60 et ce travail d'assistant durera dix ans. Bruno se vantera d'avoir monté et produit plus de cent films entre 1960 et 1970.<br />
C'est en 1970 qu'il va enfin réaliser son premier film <ins><strong>Il drama di una sposa</strong></ins> sous le pseudonyme de <strong>Gordon B.Mathews</strong>. Et il faut reconnaitre qu'en pseudonyme, Bruno s'y connait et peut se vanter d'être avec peut être <strong>Joe D'Amato</strong> celui qui en accumula le plus tout au long de sa carrière qui va alors se révéler prodigieuse. Bruno ne cessera plus de tourner, touchant à tous les genres. Il réalise des petites coquineries comme <ins><strong>Les aventures galantes de Zorro</strong></ins> ou <ins><strong><a href="https://www.maniaco-deprebis.com/index.php?post/2011/03/17/Cuginetta-amore-mio">Cuginetta... amore mio</a></strong></ins>. Il donne dans le western avec <ins><strong>A l'ouest du Rio Cuncho</strong></ins>. Il retournera ensuite vers le montage, l'écriture, on lui doit notamment le scénario de <strong><a class="ref-post" href="https://www.maniaco-deprebis.com/index.php?post/2010/06/28/Emmanuelle-e-Francoise-le-sorelline">Emanuelle et Françoise</a></strong> de <strong>D'Amato, </strong>et la production (<strong><a class="ref-post" href="https://www.maniaco-deprebis.com/index.php?post/2012/07/26/La-collegiale">La collegiale</a></strong>) avant de retourner définitivement au cinéma pour commencer enfin la plus belle et riche partie de sa carrière.<br />
Dés 1976, il part tout azimut et en bon Gargantua du cinéma Bis qu'il est, il s'adonne à tous les styles. Il commence par le <a href="https://www.maniaco-deprebis.com/index.php?post/2009/03/30/53-le-nazisploitation"><strong>nazisploitation</strong></a> avec le très bon <ins><strong><a href="https://www.maniaco-deprebis.com/index.php?post/2009/06/22/194-kz9-lager-di-sterminio">KZ9 camp d'extermination / KZ9 Lager di sterminio</a></strong></ins> suivi de l'inénarrable et ridicule <a href="https://www.maniaco-deprebis.com/index.php?post/2009/04/30/134-la-casa-privata-per-le-ss"><ins><strong>Casa privata per SS / Maison privée pour SS / Hotel de plaisir pour SS / SS girls</strong></ins></a> que rien n'arrive à sauver du néant total. S'il aime choquer, Bruno s'essaie également au Mondo et autres shockumentaires en privilégiant l'aspect sexuel du genre. C'est ainsi qu'il tourne <a href="https://www.maniaco-deprebis.com/index.php?post/2010/02/28/Le-notti-porno-nel-mondo"><ins><strong>Le notti porno del mondo / Mondo erotico</strong></ins></a> que <a href="https://www.maniaco-deprebis.com/index.php?post/2009/04/13/92-laura-gemser-eternelle-emanuelle"><strong>Laura Gemser</strong></a> se fera une joie de commenter. Il donnera au film une suite, <a href="https://www.maniaco-deprebis.com/index.php?post/2012/01/21/Emanuelle-e-le-notti-porno-nel-mondo"><ins><strong>Emanuelle e le notti porno nel mondo</strong></ins></a>, toujours présenté par Laura. Il récidivera en 1980 avec <ins><strong><a href="https://www.maniaco-deprebis.com/index.php?post/2011/09/15/Sesso-perverso">Sesso perverso / Sexual aberration</a></strong></ins> et <a href="https://www.maniaco-deprebis.com/index.php?post/2010/09/19/Sesso-perverso-mondo-violento"><ins><strong> Sesso perverso, mondo violento</strong></ins></a>, deux pseudos mondos soporifiques, tentant de montrer la place du sexe sous ses différentes facettes dans notre société.<br />
Bruno en grand maitre du plagiat qu'il est ne peut résister à la joie de se lancer à son tour dans deux autres genres fort à la mode en ces débuts d'années 80, le nunsploitation et le W.I.P. C'est ainsi qu'il tourne à la suite aidé de son complice <strong>Claudio Fragasso</strong>, le claustrophobe et très bon <a href="https://www.maniaco-deprebis.com/index.php?post/2009/04/28/117-la-vera-storia-della-monaca-di-monza"><ins><strong>Novices libertines / Voeux de sang / La vera storia della monaca di Monza</strong></ins></a> avec <strong><a href="https://www.maniaco-deprebis.com/index.php?post/2009/03/25/4-zora-kerowa-deux-inoubliables-facons-de-mourir">Zora Kerowa</a></strong>, <strong><a href="https://www.maniaco-deprebis.com/index.php?post/2009/03/30/44-franca-stoppi-l-austerite-incarnee">Franca Stoppi</a></strong> et <strong><a href="https://www.maniaco-deprebis.com/index.php?post/2009/04/06/72-carlo-de-mejo-le-fils-d-une-etoile">Carlo De Mejo</a></strong> et <a href="https://www.maniaco-deprebis.com/index.php?post/2009/05/07/153-l-altro-inferno"><ins><strong>L'altro inferno / L'autre enfer / Le couvent infernal</strong></ins></a> avec quasiment la même équipe, une histoire de soeurs possédées par l'esprit du Mal.<br />
Il s'essaie ensuite au WIP et s'en donne en coeur joie avec <a href="https://www.maniaco-deprebis.com/index.php?post/2010/05/12/Violenza-in-un-carcere-femminile"><ins><strong>Emanuelle: Violenza in un carcere femminile / Penitentier de femmes</strong></ins></a> et <a href="https://www.maniaco-deprebis.com/index.php?post/2011/03/12/Blade-Violent"><ins><strong>Blade violent / Révolte au pénitentier de filles</strong></ins></a> tourné cette fois par <strong>Fragasso</strong>.<br />
Bruno, grand pilleur de succès mondiaux, n'oubliera pas d'illustrer ses talents d'artisans du Bis en s'illustrant à son tour dans le Sword and sandal remis au goût du jour depuis le <ins><strong>Caligula</strong></ins> de <strong>Tinto Brass</strong>. C'est ainsi qu'il réalise avec un certain soin <a href="https://www.maniaco-deprebis.com/index.php?post/2009/05/07/152-nerone-et-poppea"><ins><strong>Les aventures sexuelles de Néron et Poppée</strong></ins></a> dont les décors et le casting resserviront pour <a href="https://www.maniaco-deprebis.com/index.php?post/2009/06/02/166-caligula-et-messaline"><ins><strong>Caligula et Messaline</strong></ins></a> de son compère <strong>Antonio Passalia</strong>, Bruno se contentant cette fois de le produire. Il tourne également <a href="https://www.maniaco-deprebis.com/index.php?post/2009/08/28/270-i-sette-magnifici-gladiatori"><ins><strong>Les 7 gladiateurs</strong></ins></a> avec <strong>Lou Ferrigno</strong>.<br />
Il s'essaie également avec un certain bonheur au western avec <a href="https://www.maniaco-deprebis.com/index.php?post/2010/06/08/Bianco-apache"><ins><strong>Bianco Apache</strong></ins></a> en 1986 et surtout <a href="https://www.maniaco-deprebis.com/index.php?post/2010/06/08/Scalps"><ins><strong>Scalps</strong></ins></a> en 1987.<br />
Mais Bruno reste surtout et avant tout l'homme du plus grand chef d'oeuvre du cinéma Bis jamais tourné, l'inénarrable plagiat de <ins><strong><a href="https://www.maniaco-deprebis.com/index.php?post/2009/06/05/181-zombi-2">L'enfer des zombis</a></strong></ins> mâtiné de film de cannibales, l'incontournable <a href="https://www.maniaco-deprebis.com/index.php?post/2009/05/07/151-inferno-dei-morti-viventi"><ins><strong>Virus cannibal / Inferno dei morti viventi</strong></ins></a>. Ce film représente à lui seul toute une partie de l'univers de <strong>Mattei</strong> celui d'un grand enfant, un cancre effronté et sulfureux qui s'évertue à faire bien, à faire plaisir tout en imitant, copiant, plagiant mais à sa propre sauce. Il mériterait une fessée mais on l'aime trop au final et on ne peut que rire à chaque nouvel exploit. On apprécie et on pardonne. On le récompense plutôt pour nous offrir tant de bonheur. Si parfois le ridicule était oscarisé, Bruno Mattei pourrait tenir haut le fameux trophée mais mieux que le ridicule, c'est pour le rire et le parti pris du non sérieux qu'il le brandirait aux cieux. Mattei, c'est le bon cinéma populaire à consommer à grosses doses et sans aucun danger, un cinéma à voir entre amis un soir de franche rigolade. Même s'il est capable du meilleur comme du pire, Bruno a toujours su être dans l'air du temps. Il connait très bien son métier, ce que le public attend. C'est peut être le secret de cet impertinent réalisateur. Suite au succès mondial de <ins><strong>Mad Max 2</strong></ins>, il aurait donc été étonnant que Mattei ne s'essaie pas également au post-nuke. Il réalise ainsi son inénarrable et fort drôle <a href="https://www.maniaco-deprebis.com/index.php?post/2011/09/20/Rats-Notte-di-terrore"><ins><strong>Les rats de Manhattan / Les mutants de la 2eme humanité</strong></ins></a>, un monument du film post-atomique qui accumule scènes absurdes et bavardages interminables avant de se conclure par cette incroyable image qui fera date dans les annales du Bis, une fin si incongrue et surtout délirante que seul Mattei pouvait l'imaginer.</p>
<p style="margin-bottom: 0cm">A la fin des années 80 il nous offre une version peu sérieuse de <ins><strong>Predator</strong></ins> mâtiné de <ins><strong>Robocop</strong></ins>, son truculent <strong><a class="ref-post" href="https://www.maniaco-deprebis.com/index.php?post/2015/11/14/Robo-di-guerra">Robowar</a></strong>. Il s'inspire ensuite de <ins><strong>Rambo</strong></ins> et prend les commandes de cinq films de guerre musclés tournés quasiment à la suite entre 1986 et 1989, l'hilarant <ins><strong><a href="https://www.maniaco-deprebis.com/index.php?post/2022/11/Strike-commando">Strike commando</a></strong></ins>, <a href="https://www.maniaco-deprebis.com/index.php?post/2022/11/Strike-commando-2"><ins><strong>Strike commando 2</strong></ins></a>, <a href="https://www.maniaco-deprebis.com/index.php?post/2021/01/Double-target"><ins><strong>Double target</strong></ins></a>, <a href="https://www.maniaco-deprebis.com/index.php?post/2022/12/Cop-game"><ins><strong>Cop game</strong></ins></a> et enfin <a href="https://www.maniaco-deprebis.com/index.php?post/2022/11/Nato-per-combattere"><ins><strong>Nato per combattere</strong></ins></a>. Il terminera surtout le <ins><strong><a href="https://www.maniaco-deprebis.com/index.php?post/2009/07/05/214-after-death-oltre-la-morte">Zombi 3</a></strong></ins> que <a href="https://www.maniaco-deprebis.com/index.php?post/2009/03/30/41-lucio-fulci-le-poete-du-macabre"><strong>Lucio Fulci</strong></a> dut abandonner lorsqu'il tomba malade, faisant de ce troisième opus un film bancal, plus estampillé Mattei que <strong>Fulci</strong>. Toujours dans le filon des grosses machines américaines, il donne ensuite ses versions du pauvre de <ins><strong>Terminator 2</strong></ins> avec <ins><strong>Alienator</strong></ins> et de <ins><strong>Jaws</strong></ins> avec le désormais cultissime <ins><strong><a href="https://www.maniaco-deprebis.com/index.php?post/2013/10/24/Cruel-jaws">Cruel jaws</a></strong></ins>.<br />Au seuil des années 90, la carrière de Bruno Mattei va quelque peu ralentir comme pas mal d'autres de ses confrères mais l'insatiable farfelu du Bis continue son petit bonhomme de chemin. Il tourne pour la télévision, la vidéo mais également et toujours pour le cinéma. Il refait même un retour avouons le raté en 2003 avec <ins><strong>Cannibal world</strong></ins> et <ins><strong>Snuff trap</strong></ins>, directement tournés en vidéo, bien triste hommage aux films de cannibales des années 80 avant de nous quitter le 21 mai 2007 à Rome à l'âge de 76 ans.<br />
Figure incontestable et incontournable du cinéma Bis et d'un certain cinéma populaire italien, Bruno Mattei a su gagné grâce à cet étonnant détachement et ce coté d'éternel enfant, ses galons de Maître de la rigolade et du non sérieux. Il était un artisan besogneux et pilleur dont le nom n'est pas prêt de s'éteindre. C'est peut être la clé de la réussite et de la gloire.</p>Lucio Fulci: le poète du macabreurn:md5:7eacd99732a8926b7c122ac42d360f152009-03-30T13:07:00+00:002024-02-22T15:12:02+00:00Éric DravenRéalisateurs et grands noms du Bis<img title="fulci.jpg, Dec 2009" style="DISPLAY: block; MARGIN: 0 auto" alt="" src="http://www.maniaco-deprebis.com/public/Photos/Acteurs/L/fulci.jpg" width="249" height="306" /> <p style="margin-bottom: 0cm">S'il est un réalisateur qui aura marqué l'histoire du cinéma d'horreur italien durant les années 70 et surtout 80, c'est bien Lucio Fulci, Il maestro Fulci, auquel aujourd'hui encore toute une foule d'adorateurs d'hier mais aussi d'aujourd'hui voue un véritable culte, considérant son oeuvre comme un élément incontournable du cinéma fantastique italien, une oeuvre souvent imitée mais rarement égalée. Lucio Fulci fut et restera toujours le père spirituel, sorte de muse, de toute une vague de réalisateurs. Son travail quant à lui, d'une particulière richesse, est un des plus, si ce n'est torturé, fabuleux de l'âge d'or du cinéma transalpin.<br />Qui était donc cet homme réputé plutôt autoritaire à la mine quelque peu rustre et qui a su avec talent rejoindre le panthéon des plus grands réalisateurs transalpins d'alors?<br /><br />Lucio Fulci est né à Rome le 17 juillet 1927 et se prédestine à la médecine lorsque, si l'on en croit la légende, suite à une déception amoureuse il quitte la faculté où il étudiait pour entrer dans une école d'arts dramatiques et de cinéma. Il y fait la connaissance des oeuvres de Max Ophuls et Marcel l'Herbier mais surtout de son maître, <strong>Steno</strong>.<br />A la fin de ses études, il commence par travailler comme assistant scénariste et parfois même comme réalisateur de <strong>Steno</strong> et <strong>Riccardo Freda</strong>.<br />A travers des comédies telles que <ins><strong>Un américain à Rome</strong></ins>, il fait doucement l'apprentissage du métier et va même diriger des acteurs de grande renommée tel que <strong>Toto</strong> qu'il engage sur le tournage de son premier film, la comédie <ins><strong>I ladri / Les voleurs</strong></ins> en 1959. Le film est malheureusement un échec et cela l'écarte pour un moment des studios. Il se rabat donc sur l'écriture et devient l'assistant du célèbre écrivain italien <ins><strong>Ugo Pietro Vivarelli</strong></ins> tout en écrivant également des paroles pour tubes d'alors. Son talent de parolier va étonnamment le relancer dans le monde du cinéma. On lui confie alors la mise en scène de comédies musicales. On est au début des années 60 et vont donc sortir des oeuvres telles que <ins><strong>Ragazzi del Juke box</strong></ins>, <ins><strong>Urlatori alla barra</strong></ins> ou encore <ins><strong>Agents secretissimi</strong></ins>.<br />Lucio Fulci est beaucoup plus ambitieux que ça. Il parvient à convaincre ses producteurs de le laisser tourner des choses qui lui sont plus propres, mieux adaptées. C'est ainsi qu'en 1966 il signe son premier western, le fabuleux <ins><strong>Tempo di massacra / Le temps du massacre</strong></ins> avec <strong>Franco Nero</strong> et <strong>Georges Hilton</strong>.<br />Il retourne à la comédie où il tourne beaucoup entre 1966 et 1969 avec le duo <strong>Francho Franchi</strong> et <strong>Ciccio Ingrassia</strong> jusqu'à l'arrivée d'un genre tout à fait nouveau et très prisé du public, le giallo . Il signe alors en 1969 un des premiers fleurons du genre <a href="https://www.maniaco-deprebis.com/index.php?post/2011/11/23/Una-sull-altra"><ins><strong>Una sull'altra / Perversion story / La machination</strong></ins></a> avec <strong>Jean Sorel</strong> que certains verront comme la préface de son futur et excellent <ins><strong>Una lucertola con la pelle di donna</strong></ins>.<br />Fulci avoue que tout ses travaux jusqu'alors ne sont qu'en fait les prémices de la réalisation de ce qu'il voudrait être son chef d'oeuvre mais qui sera malheureusement le plus gros échec de sa carrière, le drame historique <ins><strong>Beatrice Cenci / Liens d'amour et de sang</strong></ins> qui fut son plus gros budget. Réunissant <strong>Raymond Pellegrin</strong>, <strong>Tomas Milian</strong> et <strong>Adrienne Larussa</strong>, le film est très mal accueilli par le public qui le trouve trop élitiste malgré une mise en scène ambitieuse et intelligente, un scénario brillant et particulièrement fort sans oublier une interprétation quasi parfaite. L'église réagit elle assez mal au film et Lucio Fulci se retrouve diabolisé ce qui le blessera énormément. Il en gardera à jamais une profonde amertume envers le monde du cinéma qui selon lui l'a laissé tombé durant cette épreuve.<br />Loin de vouloir abandonner sa carrière, Lucio Fulci reprend le dessus et comme pour faire la nique à ses détracteurs il va alors s'imposer dans un registre bien particulier, le thriller et le <a href="https://www.maniaco-deprebis.com/index.php?post/2009/04/13/101-le-giallo"><strong>giallo</strong></a>, donnant au public ce qu'il réclame: de l'insoutenable! Fulci aime la provocation et va jouer cette carte sans avoir les foudres de l'église qui lui tombent dessus. Il tourne donc en 1971 <a href="https://www.maniaco-deprebis.com/index.php?post/2011/11/23/Una-lucertola-con-la-pelle-di-donna"><ins><strong>Una lucertola con la pelle di donna / Le venin de la peur / Carole / Les salopes vont en enfer</strong></ins></a> avec <strong>Florinda Bolkan</strong>. <ins><strong>Le venin de la peur</strong></ins> après de nombreux problèmes de censure en France va alors devenir une référence du genre, brillant par son climat érotique, son aspect à la fois malsain et onirique. C'est peut être à cette époque que le réalisateur va commencer à créer son univers, sa marque de reconnaissance qui le rendront si populaire. C'est ce mélange étonnant d'onirisme et de malsain, cette étrange beauté quasi fascinante qui émanera dés lors de chacun de ses films, comme une obsession presque religieuse.<br />Il s'offre une parenthèse familiale avec sa version de <ins><strong>Croc Blanc</strong></ins> en 1972 et sa suite <ins><strong>Le retour de Croc Blanc</strong></ins> deux plus tard.<br />On retrouvera son goût pour la provocation, l'érotisme et le malsain avec <ins><strong><a href="https://www.maniaco-deprebis.com/index.php?post/2010/10/04/Non-si-sevizia-un-paperino">Non si sevizia un paperino</a></strong></ins> sorti en France sous le ridicule titre de <ins><strong>La longue nuit de l'exorcisme</strong></ins>, pour mieux surfer sur la vague de succès remporté par <ins><strong>L'exorciste</strong></ins> même si le magnifique film de Fulci n'a aucun rapport avec l'oeuvre de <strong>Friedkin</strong>. Traitant d'une affaire de prêtre pédophile qui tue de jeunes enfants dans un petit village, il signe un film à la fois dur et magnifique comportant certaines séquence particulièrement pénibles comme la mise à mort de <strong>Florinda Bolkan</strong>.<br />Plus rien n'arrête alors le réalisateur qui ne cesse de tourner. En 1975, il signe le magnifique et crépusculaire western psychédélique <ins><strong>Les quatre de L'apocalypse</strong></ins>, véritable modèle du genre. Puis après quelques comédies dont <ins><strong>La pretora / Juge ou putain</strong></ins> avec <strong>Edwige Fenech</strong> et la truculente parodie vampirique <a href="https://www.maniaco-deprebis.com/index.php?post/2015/03/01/Il-cav.-Costate-Nicosia-demoniaco-ovvero-Dracula-in-Brianza"><ins><strong>Il Cav. Costante Nicosia demoniaco ovvero Dracula in Brianza</strong></ins></a> il s'adonne en 1977 à la para-psychologie avec l'intimiste et plutôt particulier <a href="https://www.maniaco-deprebis.com/index.php?post/2013/09/16/Sette-note-in-nero"><ins><strong>L'emmurée vivante / Sette note in nero</strong></ins></a> avec <strong>Jennifer O'Neill</strong> et <strong><a href="https://www.maniaco-deprebis.com/index.php?post/2009/03/25/13-marc-porel-l-autodestruction-d-un-ange">Marc Porel</a></strong>. Avec ce thriller, <strong>Fulci</strong> fait son entrée dans le monde de la parapsychologie et revisite à sa façon le Chat noir de <strong>Edgar Allan Poe</strong>. Juste avant d'entrer dans sa plus grande période, il réalise <a href="https://www.maniaco-deprebis.com/index.php?post/2013/09/03/Luca-il-contrabbandiere"><ins><strong>Luca il contrabbandiere / Luca le contrebandier / La guerre des gangs</strong></ins></a>, un violent polar avec <strong>Fabio Testi</strong>. qui marie avec adresse le film d'horreur gore et le polizesco tendance noir.<br />C'est alors qu'arrive la gloire et le statut de réalisateur culte lorsqu'en 1979 fort de l'oeuvre de <strong>Romero</strong> <ins><strong>La nuit des morts vivants</strong></ins>, il réalise<a href="https://www.maniaco-deprebis.com/index.php?post/2009/06/05/181-zombi-2"> <ins><strong>L'enfer des zombis / zombi 2</strong></ins></a>, premier volet de sa saga consacrée aux zombis. Avec ce film, Fulci va faire le tour du monde et gagner ses galons de réalisateur culte. C'est aussi avec ce film qu'il va atteindre l'apogée de sa carrière et trouver son style définitif, mettant en image la Peur, cette peur viscérale, tétanisante que lui seul a si bien su définir. Il saura la mettre sous forme de poèmes d'une beauté macabre fascinante à travers des images sublimes. Chacun de ses films seront comme une suite de tableaux, véritables chef d'oeuvre imageant les terreurs les plus secrètes et primales de l'être humain en y ajoutant les excès gore indispensables sans oublier ses longs plans récurrents et obsessionnels sur les regards de ses protagonistes. Lucio Fulci aime l'insoutenable et ne reculera devant aucun effet. <ins><strong>L'enfer des zombis</strong></ins> après dix mois de tournage sort enfin en salle et remporte un succès colossal si bien que le producteur <strong>Fabrizio De Angelis</strong> lui donne le feu vert pour d'autres productions du genre.<br />Suivront donc <a href="https://www.maniaco-deprebis.com/index.php?post/2009/06/08/186-paura-nella-citta-dei-morti-viventi"><ins><strong>Frayeurs</strong></ins></a> qui n'est autre que la prolongation de son <ins><strong>Enfer des zombis</strong></ins>, véritable ode à la mort puis <a href="https://www.maniaco-deprebis.com/index.php?post/2009/05/06/143-l-aldila"><ins><strong>L'au delà</strong></ins></a> qui constitue une sorte de catalogue de l'horreur dont le final, sa vision finale inoubliable des Enfers, restera comme une des plus belles séquences jamais tournée.<br />Il met ensuite en scène <ins><strong><a href="https://www.maniaco-deprebis.com/index.php?post/2009/06/07/184-la-casa-accanto-al-cimitero">La maison prés du cimetière</a></strong></ins> qu'on peut voir comme la conclusion de sa fabuleuse trilogie.<br />Il se tourne une seconde fois vers l'univers de <strong>Poe</strong> et donne sa propre version du <a href="https://www.maniaco-deprebis.com/index.php?post/2010/12/24/Il-gatto-nero"><ins><strong>Chat noir</strong></ins></a> en 1981 puis il tourne son polar horrifique plutôt controversé <a href="https://www.maniaco-deprebis.com/index.php?post/2012/12/19/Lo-squartatore-di-New-York"><ins><strong>L'éventreur de New York</strong></ins></a>. Ce sera malheureusement un échec commercial qui mettra en difficulté financière son producteur. La chance tourne pour <strong>Fulci</strong> qui une fois de plus se voit écarté des grands studios et doit revoir à la baisse ses ambitions. Ses films suivants en pâtiront, le déclin du maître commence alors.<br />Après un <ins><strong><a href="https://www.maniaco-deprebis.com/index.php?post/2011/07/03/Manhattan-baby">Manhattan baby</a></strong></ins> brouillon et confus mais non dépourvu de qualités et un honorable mais pourtant décrié essai à l'Heroic Fantasy avec <ins><strong><a href="https://www.maniaco-deprebis.com/index.php?post/2009/09/25/333-conquest">Conquest</a></strong></ins>, on aura droit à de pitoyables petites séries telles que le futuriste<a href="https://www.maniaco-deprebis.com/index.php?post/2010/07/06/I-guerrieri-dell-anno-2072"> <ins><strong>2072 mercenaires du futur</strong></ins></a> ou pire <a href="https://www.maniaco-deprebis.com/index.php?post/2009/04/29/129-aenigma"><ins><strong>Aenigma</strong></ins></a> et <a href="https://www.maniaco-deprebis.com/index.php?post/2010/06/30/Murder-rock-uccide-a-passi-di-danza"><ins><strong>Murderock</strong></ins></a>, deux films très faibles où on n'y reconnait même plus la griffe du maître si ce n'est que dans trop rares moments.<br />Il sortira pourtant en 1987 le trop méconnu <ins><strong><a href="https://www.maniaco-deprebis.com/index.php?post/2011/01/04/Il-miele-del-diavolo">Miel du Diable / Plaisirs pervers</a></strong></ins> qui passera malheureusement inaperçu, un beau film sur l'amour, la haine et la folie destructrice. Le cinéma de genre italien est à l'agonie. Cela n'aide pas Fulci qui pourtant reste une légende vivante pour le public qui l'accueille à bras ouvert à chacune de ses apparitions lors des festivals où il se rend régulièrement.<br />En 1988, il entreprend de tourner un autre volet à sa saga des zombis afin de tenter de retrouver le temps d'un instant la splendeur passée mais malade, Lucio Fulci est obligé d'abandonner le tournage. C'est <strong>Bruno Mattei</strong> qui malheureusement terminera <ins><strong><a href="https://www.maniaco-deprebis.com/index.php?post/2009/07/05/214-after-death-oltre-la-morte">Zombi 3</a></strong></ins>.<br />Au début des années 90, il recommence à tourner mais sans succès. Il accumule des oeuvres fades et sans intérêt même si souvent le scénario est plaisant. On a ainsi droit aux catastrophiques <a href="https://www.maniaco-deprebis.com/index.php?post/2012/01/18/Il-fantasma-di-Sodoma"><ins><strong>Les fantômes de Sodome</strong></ins></a>, <ins><strong><a href="https://www.maniaco-deprebis.com/index.php?post/2023/08/Voci-dal-profondo">Voix profondes</a></strong></ins> et autres <ins><strong><a href="https://www.maniaco-deprebis.com/index.php?post/2023/09/Quando-Alice-Ruppe-lo-specchio">Soupçons de mort</a></strong></ins>. On retiendra tout de même l'ironique <ins><strong>Un gatto nel cervello</strong></ins> où Fulci se met lui même en scène pour mieux se moquer de son travail et surtout ses deux derniers films <strong><ins><a href="https://www.maniaco-deprebis.com/index.php?post/2023/07/Demonia">Demonia</a></ins></strong> et <strong><ins><a href="https://www.maniaco-deprebis.com/index.php?post/2023/08/Voci-dal-profondo">Voix profondes</a></ins></strong>, deux honnêtes films d'horreur malgré leurs défauts. Il travaille aussi pour la télévision. La Reitele lui commande deux téléfilms, le très honorable <strong><ins><a href="https://www.maniaco-deprebis.com/index.php?post/2024/02/La-casa-nel-tempo">La casa nel tempo</a></ins></strong> et <strong><ins>La dolce casa degli orrori</ins></strong>, qui feront partie d'une quadrilogie intitulée "Case maledette". Les deux autres épisodes seront réalisés par <strong>Umberto Lenzi</strong>.<br />La santé du réalisateur malheureusement faiblit drastiquement. Le 3 mars 1996 alors qu'il prépare <ins><strong>Le masque de cire</strong></ins> il décède d'une crise de diabète. Le film sortira tout de même, achevé par <strong>Sergio Stivaletti</strong>. C'est là un bel hommage au maître qui n'aura pas eu le temps de réussir son come-back.<br />Lucio Fulci nous a quitté mais son oeuvre, elle, restera à jamais comme l'une des plus importantes dans les annales du monde fantastique. Il aura marqué définitivement de sa patte l'univers fantasticophile et demeurera le maître incontesté du macabre, Il maestro del macabro, poète visionnaire de la Mort qui l'a malheureusement ramené à elle beaucoup trop tôt.</p>Ruggero Deodatourn:md5:c5c5398ae3e69ec21cce611fabcb30a72009-03-30T12:53:00+00:002019-02-04T17:08:24+00:00Éric DravenRéalisateurs et grands noms du Bis<p><img alt="" src="http://www.maniaco-deprebis.com/public/Photos/Acteurs/D/deodato.jpg" style="DISPLAY: block; MARGIN: 0 auto" title="deodato.jpg, Dec 2009" /></p> <p>Ruggero Deodato est certainement un des réalisateurs qui fit le plus parler de lui dans les années 80, gagnant une réputation sulfureuse suite au très controversé <a href="https://www.maniaco-deprebis.com/index.php?post/2009/05/07/149-cannibal-holocaust"><ins><strong>Cannibal holocaust</strong></ins></a>. Si son nom restera associé à jamais à ce film brutal, le nom de Deodato restera également associé au cinéma ultra violent puisqu'il fut l'auteur plus ou moins heureux d'un <strong><a class="ref-post" href="https://www.maniaco-deprebis.com/index.php?post/2012/11/28/Uomini-si-nasce-poliziotti-si-muore">Live like a man, die like a cop</a></strong>, polar prônant l'auto-justice, d'un <ins><strong><a href="https://www.maniaco-deprebis.com/index.php?post/2009/12/16/Ultimo-mondo-cannibale">Dernier monde cannibale</a></strong></ins>, préface à ce que sera <ins><strong>Cannibal holocaust</strong></ins> et d'un remake de <ins><strong>La dernière maison sur la gauche</strong></ins>. Plus ou moins heureux car cette réputation d'auteur à scandale à surement desservi sa carrière, beaucoup pensant que le réalisateur n'était l'homme que d'un seul genre de film. Force est de constater que le reste de sa carrière fut plutôt boudée. Redécouvrons donc ensemble la vie d'un cinéaste trop souvent déconsidéré.<br />
Né le 7 mai 1939 à Potenza en Italie, Ruggero Deodato vécut et fit ses études prés de Rome, dans les vertes campagnes environnantes. Déjà adolescent, il avait pour passion le cinéma. sa chance fut d'avoir pour meilleur ami <strong>Lorenzo Rosselini</strong>, le fils du grand réalisateur <strong>Roberto Rosselini</strong>. C'est Lorenzo qui le premier va persuader Ruggero de travailler dans cet univers en lui proposant d'assister son père sur ses tournages. C'est pour le jeune garçon sa première approche du septième art et cela lui servira de tremplin pour, dés 1958, travailler pour nombre de grands réalisateurs. C'est ainsi qu'il va assister des metteurs en scène aussi prestigieux que <a href="https://www.maniaco-deprebis.com/index.php?post/2009/03/25/10-antonio-margheriti"><strong>Antonio Margheriti</strong></a>, <strong>Riccardo Fredda</strong>, <strong>Joseph Losey</strong> et surtout <strong>Sergio Corbucci</strong> pour <ins><strong>Django</strong></ins> en 1966.<br />
Son premier film en tant que réalisateur sera un peplum, une version d'Hercules, <a href="https://www.maniaco-deprebis.com/index.php?post/2019/02/Ursus-il-terrore-dei-Kirghisi"><ins><strong>Ursus, il terrore dei Kerghisi</strong></ins></a>, un projet de<strong> Antonio Margheriti</strong> que le cinéaste abandonna à Ruggero qui en terminera le tournage. Ce petit film remportera un succès d'estime permettant au jeune Ruggero de continuer à tourner. Il revient à la réalisation dés 1968 en mettant la boite <a href="https://www.maniaco-deprebis.com/index.php?post/2017/07/Gungala-la-pantera-nuda"><ins><strong>Gungala la pantera nuda</strong></ins></a>, la séquelle du film de <strong>Romano Ferrara</strong> <a href="https://www.maniaco-deprebis.com/index.php?post/2013/03/17/Gungala-la-vergine-della-giunglia"><ins><strong>Gungala vergine della giunglia</strong></ins></a> . Comme pour <ins><strong>Ursus</strong></ins>, <ins><strong>Gungala</strong></ins> n'est pas un projet personnel de <strong>Deodato</strong>. Lorsque les producteurs limogèrent <strong>Ferrara</strong> peu satisfaits des premiers rush du film, c'est à <strong>Deodato</strong> qu'ils demandèrent de reprendre les commandes de ce petit film de jungle qu'on peut donc considéré comme le tout premier film du cinéaste. Il va ensuite adapter pour le grand écran des petites comédies d'aventures tirés de comic books, le peu énergique <ins><strong><a href="https://www.maniaco-deprebis.com/index.php?post/2013/11/13/Fenomenal-e-il-tesoro-di-Tutankamen">Fenomenal e il tesoro di Tutankamen</a></strong></ins> et <a href="https://www.maniaco-deprebis.com/index.php?post/2012/03/11/Zenabel"><ins><strong>Zenabel</strong></ins></a>. C'est à cette époque qu'il rencontre <strong>Silvia Dioniso</strong>, actrice en passe de devenir l'une des égéries du cinéma érotique italien, et sans tarder ils se marient. De cette union naîtra le petit Saverio.<br />
Ruggero va par la suite tourner essentiellement pour la télévision italienne et accumulera également un grand nombre de spots publicitaires. Cette période s'étalera jusqu'en 1975 où il réalise <ins><strong><a href="https://www.maniaco-deprebis.com/index.php?post/2010/03/16/Ondata-di-piacere">Waves of lust / Ondata di piacere</a></strong></ins> avec <strong><a href="https://www.maniaco-deprebis.com/index.php?post/2009/04/13/91-al-cliver-un-si-sympathique-bourru">Al Cliver</a></strong> et <strong>Silvia Dioniso</strong>. Ce film à l'érotisme exacerbé conte l'histoire d'un couple joué par<a href="https://www.maniaco-deprebis.com/index.php?post/2009/04/13/97-john-steiner-le-plus-italiens-des-britanniques"> <strong>John Steiner</strong></a> et <strong>Elisabeth Turner</strong> dont la mariage est basé sur le masochisme, l'humiliation et la violence. Ils rencontrent un jeune couple, les invite à bord de leur bateau où très vite un climat d'érotisme malsain va monter, la haine et la vengeance devenant le moteur du film.<br />
Il s'essaie ensuite au polar avec le controversé <ins><strong>Live like a man die like a cop</strong></ins>. Réunissant <strong><a href="https://www.maniaco-deprebis.com/index.php?post/2009/03/26/18-ray-lovelock-le-charme-de-la-discretion">Ray Lovelock</a></strong> et <strong><a href="https://www.maniaco-deprebis.com/index.php?post/2009/03/25/13-marc-porel-l-autodestruction-d-un-ange">Marc Porel</a></strong>, Deodato nous entraîne dans l'univers de deux jeunes flics ripoux sans foi ni loi qui vont faire leur propre justice afin d'éliminer de la ville vermine et dealers. Prônant l'auto-justice et la violence par la violence, le film fera naître pas mal de remous en Italie par cet ardent sujet.<br />
Alors qu'il divorce d'avec <strong>Silvia Dioniso</strong>, Ruggero Deodato s'envole avec <strong>Lamberto Bava</strong> comme assistant pour la Malaisie afin de repérer les lieux de tournage de son prochain film, <ins><strong>Le dernier monde monde cannibale</strong></ins>, qui sortira en 1976, un avant goût de ce que sera <ins><strong>Cannibal holocaust</strong></ins> quelques années plus tard. <ins><strong>Le dernier monde cannibale</strong></ins> est avant tout un film de jungle à l'atmosphère étouffante, véritable plongée au coeur d'un monde primitif quasi préhistorique, plutôt léger niveau gore si on excepte quelques tueries d'animaux et la mort atroce de <a href="https://www.maniaco-deprebis.com/index.php?post/2009/03/25/2-me-me-lei-l-icone-de-la-jungle"><strong>Me Me Lei</strong></a> en fin de film. Si le film remportera un succès d'estime à sa sortie, il sera surtout redécouvert à la sortie de <ins><strong>Cannibal holocaust</strong></ins> qui en constitue une suite logique.<br />
En 1979, il met en scène un sympathique film catastrophe, fort bien réussi, qui se veut le concurrent direct de <ins><strong>Airport 80</strong></ins> avec <strong>Alain Delon</strong>, <a href="https://www.maniaco-deprebis.com/index.php?post/2013/12/01/Concorde-affaire-79"><ins><strong>Concorde affaire 79</strong></ins></a>, un genre très en vogue à cette époque. Le film réunit entre autres réunit <strong>James Franciscus</strong>, <strong>Venantino Venantini</strong> et la belle <a href="https://www.maniaco-deprebis.com/index.php?post/2009/06/01/156-mimsy-farmer-la-plus-merveilleuse-des-nevrosees"><strong>Mimsy Farmer</strong></a>.<br />
Puis il part en Colombie pour tourner ce qui restera son chef d'oeuvre, le film qui marquera les annales du cinéma, le fameux <ins><strong>Cannibal holocaust</strong></ins> qui lors de sa sortie provoquera toute une vague de scandales en Italie et à travers le monde pour sa violence et sa cruauté excessive. Deodato se voit alors cataloguer dans le registre des réalisateurs à scandales, une réputation qu'il confirme avec son film suivant, un ersatz de <ins><strong>La dernière maison sur la gauche</strong></ins> qu'il intitule ironiquement <a href="https://www.maniaco-deprebis.com/index.php?post/2009/09/12/298-la-casa-sperduta-nel-parco"><ins><strong>La maison au fond du parc</strong></ins></a>.Tourné à New York en dix neuf jours, il se voit interdit à son tour dans de nombreux pays pour cause de violence exacerbée. Il est vrai que ce huis clos étouffant baigne sans cesse dans un climat de malaise, de violence gratuite et d'érotisme pervers. <strong>David Hess</strong> et <a href="https://www.maniaco-deprebis.com/index.php?post/2009/04/14/111-giovanni-lombardo-radice-un-acteur-double-face"><strong>Giovanni Lombardo-Radice</strong></a> y donnent libre cours à leurs instincts les plus bas lors d'une soirée qui réunit des invités aux noms aussi prestigieux que <a href="https://www.maniaco-deprebis.com/index.php?post/2009/03/25/17-lorraine-de-selle-la-volonte-de-reussir"><strong>Lorraine De Selle</strong></a>, <strong><a href="https://www.maniaco-deprebis.com/index.php?post/2009/03/30/50-christian-borromeo-un-enervant-coquin">Christian Borromeo</a></strong> et<a href="https://www.maniaco-deprebis.com/index.php?post/2009/09/24/328-annie-belle-la-plus-francaise-des-etoiles-italiennes"> <strong>Annie Belle</strong></a>. Malheureusement <ins><strong>Cannibal holocaust</strong></ins> et sa sulfureuse réputation fera de Deodato l'homme d'un seul film. Le public attend désormais de sa part un déluge d'atrocités. Ruggero Deodato ne l'entend point de cette oreille pourtant et les années 80 verront son lent déclin. Il réalise en 1983 <a href="https://www.maniaco-deprebis.com/index.php?post/2012/03/18/I-predatori"><ins><strong>Atlantis interceptors / I predatori di Atlantide</strong></ins></a>, un post nuke particulièrement sympathique dont la spécificité est de mettre en vedette le peuple atlante. Puis il va s'atteler à <a href="https://www.maniaco-deprebis.com/index.php?post/2009/07/07/217-inferno-in-diretta"><ins><strong>Inferno in diretta / Amazonia, la jungle blanche</strong></ins></a> qui malgré quelques scènes gore comme la massacre sur le bateau qui ouvre le film est loin d'égaler ses oeuvres précédentes. Malgré un casting alléchant et une mise en scène agréable, le film souffre surtout d'une absence de climat qui le rend trop lisse. Suivra <strong><a class="ref-post" href="https://www.maniaco-deprebis.com/index.php?post/2015/12/07/Lone-runner">The lone runner / Per un pugno di diamanti</a></strong>, ennuyeuse fable avec <strong>Miles O'Keefe</strong>, tournée au Maroc et destinée à l'origine pour la télévision. Il retrouve le grand public avec son film suivant, <ins><strong><a class="ref-post" href="https://www.maniaco-deprebis.com/index.php?post/2013/02/28/The-barbarians">The barbarians</a></strong></ins>, véritable délire d'heroic fantasy qui se veut être une sorte de bande dessinée pour grand écran. Il retrouve l'univers de ses débuts mais malgré toute la bonne volonté et le budget conséquent, le film ne rencontrera pas le succès escompté.<br />
Ruggero Deodato va alors se remettre à l'horreur avec ses trois films suivants, le faible et décevant <ins><strong>Dial Help / Ragno gelido / Angoisse sur la ligne</strong></ins> tout d'abord, sorte de remake de <ins><strong>Terreur sur la ligne</strong></ins> avec <strong>Charlotte Lewis</strong> puis <ins><strong>Un delitto poco commune / Le tueur de la pleine lune</strong></ins> où <strong>Michael York</strong>, atteint d'un mal étrange qui le dégrade aussi bien physiquement que cérébralement, donne libre cours à ses pulsions meurtrières. S'il s'agit d'un des derniers bons sursauts du réalisateur, le film ni bon ni mauvais se laisse voir sans réel déplaisir mais s'oublie assez vite malgré un casting alléchant regroupant <strong>Donald Pleasance</strong>, <strong>Edwige Fenech</strong> et <strong>Giovanni Lombardo Radice</strong>. Le troisième sera l'ennuyeux <ins><strong><a href="https://www.maniaco-deprebis.com/index.php?post/2012/07/26/Il-camping-del-terrore">Bodycount / Camping del terrore</a></strong></ins>, un splatter movie insipide bien peu imaginatif. Malgré les efforts d'acteurs confirmés tels que <strong>David Hess</strong>, <strong>Mimsy Farmer</strong> ou <a href="https://www.maniaco-deprebis.com/index.php?post/2009/03/25/14-ivan-rassimov-la-gueule-du-talent"><strong>Ivan Rassimov</strong></a>, les dialogues d'une rare ineptie et le choix de jeunes acteurs médiocres font sombrer cette énième mouture de <ins><strong>Vendredi 13</strong></ins> dans la plus totale absurdité.<br />
Le réalisateur va par la suite beaucoup travailler pour la télévision. Il réalise quelques séries dont <ins><strong>Mom I can do it / Les p'tites canailles</strong></ins> et son ultime apparition sur les écrans de cinéma sera en 1993 avec l'étrange <a href="https://www.maniaco-deprebis.com/index.php?post/2010/07/01/Vortice-mortale"><ins><strong>The washing machine</strong></ins></a>, film mêlant folie, sordide et érotisme pervers dont la lenteur et la platitude de la mise en scène viennent gâcher le propos au départ déjà fort improbable de ce thriller où un policier doit découvrir qui des trois soeurs névrosées a tué et mis dans une machine à laver l'amant de l'une d'entre elles.<br />
Après ce retour raté, Deodato va travailler exclusivement pour le petit écran tournant téléfilms sur séries dont <ins><strong>Noi siami angeli / Sorry we're angels</strong></ins> ou <ins><strong>Father Hope</strong></ins>. Deodato préparerait actuellement un nouveau film en hommage à sa glorieuse période, un projet intitulé <ins><strong>Cannibal metropolitana</strong></ins>.<br />
Quelque soit son parcours, Ruggero Deodato qui vit aujourd'hui à Rome avec sa femme Micacla Rocco fait partie des grands noms qu'on associera à jamais au cinéma de genre italien. Il émerge de sa filmographie éclectique non seulement des films phares des années 70 mais également des films méritants et méconnus qui devraient être réestimés, permettant ainsi au public de redécouvrir l'oeuvre du réalisateur et agrandir sa place dans le coeur des amoureux de ce cinéma.<br />
Même s'il n'atteint pas la popularité d'un <strong>Lucio Fulci</strong> ou autre <strong>Dario Argento</strong>, gageons que Ruggero Deodato aura un jour les honneurs et la reconnaissance qui lui reviennent.</p>Mario Bavaurn:md5:06c6c89bf6358c659dab7ac673ed79762009-03-27T07:44:00+00:002013-05-30T19:06:23+00:00Éric DravenRéalisateurs et grands noms du Bis<p><img title="Mario_bava.jpg, Dec 2009" alt="" src="http://www.maniaco-deprebis.com/public/Photos/Acteurs/B/Mario_bava.jpg" /></p> <p style="margin-bottom: 0cm">Toute la vie de Mario Bava fut marqué par l’Art. Il vit le jour en 1914 à San Remo dans une famille d’artiste. Son père, sculpteur réputé, travailla de nombreuses années dans le Cinéma. Les producteurs faisaient régulièrement appel à lui pour réaliser les décors et travailler sur les éclairages de certains films. C’est ainsi que la fonction de chef opérateur lui vint naturellement. Ce qui passionne avant tout Bava père, ce sont les trucages optiques et autres effets spéciaux. Il devient un véritable professionnel dans son domaine et transmet sa passion à son fils Mario, qui, tout en suivant des cours aux Beaux-Arts, passe la plus grande partie de son temps libre avec son père sur les plateaux de tournage.<br />C’est en observant ce dernier que Mario Bava apprend les bases de son premier emploi au cinéma : Directeur de la photographie. En 1946, Mario Bava se fait remarquer en réalisant son premier court-métrage intitulé <ins><strong>L’Orecchio</strong></ins>. Il attire l’attention de réalisateur tel que <strong>Roberto Rossellini</strong> ou <strong>Riccardo Freda</strong> qui vont s’adjoindre ses services par la suite. Tout en collaborant à de modestes productions, Mario Bava acquiert une grande réputation dans son métier. Bien souvent, il travaille dans l’ombre des plus grands.<br />En 1956, Mario Bava termine le film de <strong>Riccardo Freda</strong>, <ins><strong>Les Vampires</strong></ins>, dont il signe également la photographie. Trois ans plus tard, il remplace au pied levé <strong>Jacques Tourneur</strong> contraint d’abandonner le tournage de <ins><strong>La Bataille de Marathon</strong></ins>, suite à des conflits avec ses producteurs. Pour autant, Bava ne verra pas son nom inscrit au générique. Bava retournera au genre avec <ins><strong><a href="https://www.maniaco-deprebis.com/index.php?post/2009/08/30/272-ercole-al-centro-della-terra">Hercule contre les vampires</a></strong></ins>, adroit mélange de cinéma d'horreur et de peplum qui porte définitivement sa griffe dans ces décors colorés et ces détails macabres.<br />L’année 1959 marque une étape importante dans sa carrière : La Galatea (Une maison de production de série B) lui offre l’opportunité de réaliser son premier long-métrage: <a href="https://www.maniaco-deprebis.com/index.php?post/2010/02/02/La-maschera-del-demonio"><ins><strong>La maschera del Demonio / Le masque du Démon</strong></ins></a>, inspiré d’une nouvelle de <strong>Nicolas Gogol</strong>. Filmé en noir et blanc, le film connu non seulement un grand succès au box-office mais il permit également de confirmer le talent de son réalisateur et de révéler la sublime <strong>Barbara Steele</strong>, encore inconnue à l’époque et qui deviendra par la suite l’égérie du cinéma fantastique des années 60 et 70. A une époque où la Hammer règne en maître sur le cinéma fantastique européen, Mario Bava impose son style et sa griffe avec une œuvre réalisée dans le but avoué de concurrencer la fameuse firme britannique. Dès lors, sa carrière est lancée.<br />En 1963, il crée les bases d'un nouveau genre cinématographique, mélange de suspens et de film policier mettant l’accent sur la mise en scène des meurtres, visuellement très élaborées et très stylisées: <strong><a href="https://www.maniaco-deprebis.com/index.php?post/2009/04/13/101-le-giallo">Le giallo</a></strong>. Bava réalise la même année le premier film de ce filon qui s'avérera prolifique, <ins><strong><a href="https://www.maniaco-deprebis.com/index.php?post/2009/04/30/133-la-ragazza-che-sapeva-troppo">La Fille qui en savait trop</a></strong></ins>. Il en définit les codes l’année suivante dans le désormais classique avec l'excellent <ins><strong>6 femmes pour l’assassin</strong></ins> devenu au fil du temps une véritable référence. Le tueur masqué, vêtu d’un grand manteau noir et tenant dans ses mains gantées de cuir une arme blanche bien aiguisée devient un personnage récurrent du giallo dont <strong>Dario Argento</strong> et bien d'autres (<a href="https://www.maniaco-deprebis.com/index.php?post/2009/04/13/83-umberto-lenzi-un-talentueux-acariatre"><strong>Lenzi</strong></a>, <strong>Martino</strong>, <a href="https://www.maniaco-deprebis.com/index.php?post/2009/03/30/41-lucio-fulci-le-poete-du-macabre"><strong>Fulci</strong></a> etc...), en feront les beaux jours dans les décennies suivantes. Cette même année 63, il réalise <ins><strong><a href="https://www.maniaco-deprebis.com/index.php?post/2010/07/07/La-frustra-e-il-corpo">Le corps et le fouet</a></strong></ins>, un classique du cinéma gothique qui en son temps fit couler beaucoup d'encre au vu de la relation sadomasochiste qu'entretient l'héroïne avec le fantôme du châtelain.<br />Cependant Bava ne se cantonnera pas seulement au giallo et touche à tous les genres: le western avec <ins><strong>Arizona Bill</strong></ins>, la science-fiction dans les années 60 avec <ins><strong>La Planète des Vampires</strong></ins>. Il donnera aussi au Fantastique un de ses plus beaux fleurons, le terrifiant et atmosphérique <ins><strong>Opération Peur</strong></ins>, considéré à juste titre comme un classique du genre. Bava touche à la comédie avec le farfelu <ins><strong>L'Espion qui venait du surgelé</strong></ins> mais également à l'espionnage façon James Bond avec son fameux et psychédélique <ins><strong>Diabolik / Danger Diabolik </strong></ins>en 1969 qui révélera la superbe <strong>Marisa Mell</strong>. Il ne délaissera pas le film d'aventures et réalise <ins><strong>Duel au Couteau</strong></ins> mais s'adonnera également au film d'horreur en 1972 alors que sa carrière est en perte de vitesse avec le désormais classique <ins><strong><a href="https://www.maniaco-deprebis.com/index.php?post/2013/03/06/Reazione-a-catena">La baie sanglante</a></strong></ins>, film culte encore aujourd'hui pour nombre d'amateurs, véritable précurseur du slasher tel qu'on le connaitra bien des années plus tard. On précisera que <ins><strong>La baie sanglante 2 / Une hache pour la lune de miel</strong></ins> fut un retitrage éhonté de son giallo <ins><strong>Il sangue rosso della folia</strong></ins> réalisé bien avant celui ci. C'était là une manoeuvre publicitaire bien connue visant à profiter de la vague de succès remportée par <ins><strong>La baie sanglante</strong></ins>. On n'oubliera pas mentionner un de ses ultimes chef d'oeuvres en ce domaine <ins><strong>Lisa et le Diable</strong></ins> dont <ins><strong>La maison de l'exorcisme</strong></ins> n'est qu'un remontage catastrophique dont on rajouta nombre de séquences d'exorcisme afin de surfer sur la vague de triomphe de <ins><strong>L'exorciste</strong></ins>. Bava refusa d'endosser la paternité du film. Juste avant de signer <ins><strong>Il sangue rosso della folia</strong></ins>, il reviendra au giallo avec ce qui reste un de ses films les plus faibles, l'apathique <a href="https://www.maniaco-deprebis.com/index.php?post/2012/12/10/Cinque-bambole-per-la-luna-d-agosto"><ins><strong>5 bambole per la luna d'agosto / 5 filles dans la nuit chaude d'été</strong></ins></a>, un film qu'il détestait et tourna à contre-coeur.<br />En 1977, aidé par son fils Lamberto, il mettra en scène un de ses tout derniers films, <a href="https://www.maniaco-deprebis.com/index.php?post/2013/04/14/Shock"><ins><strong>Shock</strong></ins> </a>, une agréable série horrifique atmosphérique plutôt routinière avec <strong>Daria Nicolodi</strong>, <a href="https://www.maniaco-deprebis.com/index.php?post/2009/04/13/97-john-steiner-le-plus-italiens-des-britanniques"><strong>John Steiner</strong></a> et <a href="https://www.maniaco-deprebis.com/index.php?post/2009/03/25/14-ivan-rassimov-la-gueule-du-talent"><strong>Ivan Rassimov</strong></a> qui marque le déclin du maitre<br />En 1978, malade et affaibli, c'est Lamberto qui tournera la plupart des scènes de <ins><strong>La venere d'Ille / La Vénus d'ille</strong></ins> avec <a href="https://www.maniaco-deprebis.com/index.php?post/2009/03/25/13-marc-porel-l-autodestruction-d-un-ange"><strong>Marc Porel</strong></a> et <strong>Daria Nicolodi</strong>, un téléfilm anodin et sans véritable âme tourné pour la série I Giochi del diavolo, un bien triste chant du cygne pour ce cinéaste perdu dans un cinéma qui n'est plus le sien.<br />Mario Bava nous quitte à l'âge de 65 ans le 27 avril 1980 après avoir donné à la série B italienne quelques uns de ses plus beaux fleurons.</p>Antonio Margheritiurn:md5:3a5ed68bf94b0e846739dbcdb10307ad2009-03-25T17:16:00+00:002018-04-03T19:34:38+00:00Éric DravenRéalisateurs et grands noms du Bis<p><img alt="" src="http://www.maniaco-deprebis.com/public/Photos/Acteurs/A/antonio_margheriti.jpg" style="DISPLAY: block; MARGIN: 0 auto" title="antonio_margheriti.jpg, Dec 2009" /></p> <p style="margin-bottom: 0cm">Le 4 novembre 2003 s'est éteint l'un des pionniers du cinéma italien, un réalisateur qui mit du temps à sortir de l'anonymat mais qui au fil des années fut réhabilité et donna certaines de ses lettres de noblesse au genre. Nous lui devions bien cet ultime hommage en revenant sur sa prodigieuse carrière. Le nom d'Antonio Margheriti alias Anthony Dawson pour son pseudonyme américain a souvent été associé à ceux de certains réalisateurs dits marginaux. Même s'il tourna une bonne cinquantaine de films en 30 ans de carrière, il fut bien souvent ignoré du grand public comme le furent également <strong>Bava</strong> ou <strong>Freda</strong>. Ce n'est qu'au cours des années 80 que ses oeuvres furent découvertes ou pour certaines redécouvertes par le biais de programmations aléatoires dans quelques festivals avant qu'il ne soit reconnu comme l'un des grands maîtres du cinéma transalpin. Passant d'une extrême facilité d'un genre à un autre, la filmographie de <strong>Margheriti</strong> rayonne de mille feux tant dans le domaine de la SF, de l'horreur, du western que de l'épouvante ou le film de guerre. Productif réalisateur et véritable artisan du 7ème art, Margheriti fut sûrement le plus américain des cinéastes italiens. Adepte du cinémascope, ses films pour la plupart destinés à l'exportation, étaient tous un cocktail explosif d'effets spéciaux exubérants et d'action proche de l'univers des comics.<br />
Né à Rome en 1930, Antonio Margheriti après avoir travaillé en collaboration avec <strong><a href="https://www.maniaco-deprebis.com/index.php?post/2009/03/27/26-mario-bava">Mario Bava</a></strong>, signa en 1960, <ins><strong>Space men / Le vainqueur de l'espace</strong></ins>, non seulement son premier film mais surtout le premier film de science-fiction italien un genre qui a toujours fasciné le cinéaste et dans lequel il avait une aisance toute particulière. Il réitère avec <ins><strong>Il pianeta degli uomini spenti</strong></ins> avant de signer ses premiers péplums. C'est entre 1963 et 1964 qu'il va créer sa célèbre trilogie de l'épouvante <ins><strong><a href="https://www.maniaco-deprebis.com/index.php?post/2014/04/21/Danza-macabra">Danse macabre</a></strong></ins>, <a href="https://www.maniaco-deprebis.com/index.php?post/2014/03/30/La-vergine-di-Norimberga"><ins><strong>La vierge de Nuremberg</strong></ins></a> et <ins><strong>La sorcière sanglante</strong></ins>, qui reste encore de nos jours les titres références de sa filmographie de première heure.<br />
Devenus des classiques de l'épouvante, ces films dégagent toujours cette aura sulfureuse et envoûtante, que la présence de la magnifique <strong>Barbara Steele</strong>, alors reine des grands écrans fantastiques, vient renforcer. Après un hommage à <ins><strong>Goldfinger</strong></ins>, <ins><strong>Opération Goldman</strong></ins> il retourne à la science-fiction et signe pour les Etats-Unis la tétralogie nommée Gamma 1 du nom
de la base spatiale où se déroule les quatre films, à savoir l'excellent <a href="https://www.maniaco-deprebis.com/index.php?post/2018/04/I-criminali-della-galassia"><ins><strong>I criminali
della galassia / The wild wild planet</strong></ins></a>, <ins><strong>I diafonoids vengono da Marte</strong></ins>, <ins><strong>Pianeta errante</strong></ins> et <ins><strong>La mort vient de la planète Aytkin</strong></ins>. En 1968, <strong>Kubrick</strong>, étonné et amoureux du travail de Margheriti dans le domaine de la science-fiction, fait appel à lui comme conseiller sur les effets spéciaux les plus élaborés de son <ins><strong>2001 l'odyssée de l'espace</strong></ins>.<br />
En 1970, il tourne <ins><strong>Et le vent apporta la violence</strong></ins> avec <strong>Klaus Kinski</strong>, un original et très beau western aux limites du fantastique avant de donner sa version du <ins><strong>Décameron</strong> </ins>alors fort à la mode en revisitant de façon bien coquine les fameux contes des 1001 nuits avec le chatoyant <a href="https://www.maniaco-deprebis.com/index.php?post/2012/02/11/Finalmente-le-mille-e-una-notti"><ins><strong>Les 1001 nuits érotiques</strong></ins></a> dont <strong><a href="https://www.maniaco-deprebis.com/index.php?post/2009/03/26/19-barbara-bouchet-de-la-misere-a-la-gloire">Barbara Bouchet</a></strong> et <a href="https://www.maniaco-deprebis.com/index.php?post/2009/04/14/107-femi-benussi-une-brune-coquine"><strong>Femi Benussi</strong></a> seront entre autres les principales héroïnes. Ce sera d'ailleurs sa seule et unique incursion dans le domaine de l'érotisme.<br />
Il va ensuite se mettre au travail sur un remake couleur de commande de <ins><strong>Danse macabre</strong></ins> intitulé <a href="https://www.maniaco-deprebis.com/index.php?post/2009/09/19/313-nella-stretta-morsa-del-ragno"><ins><strong>Nella stretta morsa del ragno / Les fantômes de hurlevent</strong></ins></a>. Cette nouvelle mouture plutôt fade n'apportait rien de bien neuf à son illustre modèle si ce n'est la présence de la belle <strong>Michelle Mercier</strong> et d'un <strong>Klaus Kinski</strong> cabotinant à souhait dans le rôle de Poe.<br />
Il va ensuite mettre en scène <ins><strong><a href="https://www.maniaco-deprebis.com/index.php?post/2009/09/23/325-la-morte-negli-occhi-del-gatto">Les diablesses / Korringa</a></strong></ins>, un étrange thriller fantastique réunissant <strong>Jane Birkin</strong> et<strong> Serge Gainsbourg</strong> aux cotés de <strong><a href="https://www.maniaco-deprebis.com/index.php?post/2009/03/30/46-hiram-keller-le-dandy-warholesque">Hiram Keller</a></strong>. C'est ici l'histoire d'un chat, unique témoin d'une série de meurtres qui se produisent depuis le retour de la jeune Korringa au château familial. Etrange et envoûtant, rappelant par nombre d'aspects les premiers films de <strong>Argento</strong>,<strong> <ins>Les diablesses</ins></strong> était avec <ins><strong>Danse macabre</strong></ins> le film favori de <strong>Margheriti</strong>.<br />
C'est ensuite que le cinéaste apporta sa contribution à ces deux classiques de l'horreur devenus cultes que sont <ins><strong>Chair pour Frankenstein</strong></ins> et <a href="https://www.maniaco-deprebis.com/index.php?post/2009/04/30/131-blood-for-dracula"><ins><strong>Du sang pour Dracula</strong></ins></a>, les deux films du duo <strong>Warhol/ Morrissey</strong>. Antonio y travailla en tant que superviseur de la mise en scène et de l'aspect technique pour les séquences en 3D de <ins><strong><a href="https://www.maniaco-deprebis.com/index.php?post/2009/04/30/130-chair-pour-frankenstein">Chair pour Frankenstein</a></strong></ins>. En accord avec <strong>Morrissey</strong>, il tourna les principales scènes sanglantes de <strong>Chair pour Frankenstein</strong> ainsi que les séquences où les deux enfants sont impliqués.<br />
Sorti de cette grande aventure gore, il réalise quelques westerns et policiers. En 1978, il fait tourner <strong>Lee Majors</strong> tout juste sorti de la panoplie de <ins><strong>L'homme qui valait trois milliards</strong></ins>, pour un remake télé non caché du <ins><strong>Piranhas</strong></ins> de <strong>Joe Dante</strong>, <ins><strong>Killer fish</strong></ins>, et s'attèle dés 1980 au scénario de <ins><strong><a href="https://www.maniaco-deprebis.com/index.php?post/2011/12/07/Apocalisse-domani">Pulsions cannibales</a></strong></ins>. Il implante le thème du cannibalisme alors fort en vogue dans notre société urbaine, ce qui lui causera alors grand tort. Présenté au Festival du film fantastique du Grand Rex, le film bâtira sa réputation sur celle de son grand frère <ins><strong><a href="https://www.maniaco-deprebis.com/index.php?post/2009/05/07/149-cannibal-holocaust">Cannibal holocaust</a></strong></ins>. Ici <strong>John Saxon</strong> vétéran du Vietnam, doit faire face à ses anciens camarades qui pour survivre durent se nourrir de chaire humaine. De retour chez eux, ils ne peuvent s'empêcher de croquer quelques uns de leurs semblables. Particulièrement censuré sous nos cieux, <ins><strong><a href="https://www.maniaco-deprebis.com/index.php?post/2011/12/07/Apocalisse-domani">Pulsions cannibales</a></strong></ins> présente quelques scènes gore particulièrement croustillantes pour les amateurs du genre. Fort du succès de <ins><strong>Apocalypse now</strong></ins> et <ins><strong>Voyage au bout de l'enfer</strong></ins>, alors que le cinéma de genre est en net déclin, <strong>Margheriti</strong> le remet au goût du jour et se lance à nouveau dans le film de guerre avec le violent <a href="https://www.maniaco-deprebis.com/index.php?post/2011/12/05/L-ultimo-cacciatore"><ins><strong>Héros d'apocalypse</strong></ins></a> avec le solide <strong>David Warbeck</strong> et la fragile <strong><a href="https://www.maniaco-deprebis.com/index.php?post/2009/03/30/39-tisa-farrow-l-ombre-d-une-grande-soeur">Tisa Farrow</a></strong>. Puis c'est <a href="https://www.maniaco-deprebis.com/index.php?post/2009/09/16/304-fuga-dall-archipelago-maledetto"><ins><strong>Tiger Joe</strong></ins></a> avec toujours <strong>David Warbeck</strong> qui cette fois a pour partenaire <strong><a href="https://www.maniaco-deprebis.com/index.php?post/2009/09/24/328-annie-belle-la-plus-francaise-des-etoiles-italiennes">Annie Belle</a></strong> toujours aussi sublime même en treillis, bazooka en main au milieu des explosions et de la jungle.<br />
Suivra un bondissant <ins><strong><a href="https://www.maniaco-deprebis.com/index.php?post/2009/04/30/135-i-cacciatori-del-cobra-d-oro">Les aventuriers du cobra d'or</a></strong></ins>, démarquage du film des <ins><strong>Aventuriers de l'arche perdue</strong></ins> de <strong>Spielberg</strong> toujours avec<strong> David Warbeck</strong>.<br />
En 1983, en pleine période d'heroic fantasy transalpine, il réalise <a href="https://www.maniaco-deprebis.com/index.php?post/2012/01/03/Il-mondo-di-Yor"><ins><strong>Yor chasseur du futur</strong></ins></a>, adapté d'une bande dessinée espagnole. <ins><strong>Yor</strong></ins> tente en fait de marier le genre à cette science fiction qui lui est si chère et n'hésite pas à projeter <strong>Reb Brown</strong>, son héros fadasse mais musclé, dans un futur où la massue et les flèches côtoieront les pistolets laser à la manière de <ins><strong>Star Wars</strong></ins> ou plutôt ici <ins><strong>Starcrash</strong></ins>. Ce film éminemment kitch verra aussi le retour de l'ex-star de l'érotisme <strong>Corinne Cléry</strong>. Gros succès aux USA, le film sera un échec en France mais il est aujourd'hui devenu pour les amateurs de petites séries Bis une des oeuvres phare d'une époque révolue.<br />
Les films d'aventures étant toujours très à la mode, <strong>Margheriti</strong> signera en 1984 <a href="https://www.maniaco-deprebis.com/index.php?post/2009/09/15/302-i-sopravvissuti-della-citta-morta"><ins><strong>I sopravvissuti della città morta / Le temple du dieu soleil</strong></ins> </a>puis <a href="https://www.maniaco-deprebis.com/index.php?post/2012/01/17/La-leggenda-del-rubino-malese"><ins><strong>Les aventuriers de l'enfer</strong></ins></a> avant de revenir au film de guerre avec le très bon <a href="https://www.maniaco-deprebis.com/index.php?post/2010/03/22/Tornado"><ins><strong>L'ultime combat</strong></ins></a>. Il signera enfin une efficace trilogie composée de <ins><strong>Nom de code: oies sauvages</strong></ins>, <strong><a class="ref-post" href="https://www.maniaco-deprebis.com/index.php?post/2016/08/21/Kommando-Leopard">Commando leopard</a></strong> et <strong><a class="ref-post" href="https://www.maniaco-deprebis.com/index.php?post/2016/12/26/Kommando-Leopard">Le triangle de la peur</a></strong>, tout trois avec <strong>Lewis Collins </strong>et quelques vieilles mais solides gloires du cinéma de genre et du western <strong>Lee Van Cleef </strong>en tête.<br />
Par la suite, il se fera plus rare et tournera encore quelques petits films dont <ins><strong>Indio</strong></ins>jusqu'en 1996, date de sa dernière réalisation avant une retraite amplement méritée. <strong>Margheriti</strong> a toujours su montrer une réelle créativité artisanale quelque soit le film qu'il tournait, un réel savoir-faire de metteur en scène même si bien souvent il a tourné avec des budgets dérisoires. Il n'en a donc que plus de mérite encore.<br />
Antonio est parti rejoindre un beau jour d'hiver d'autres noms tout aussi illustres comme <strong>Joe D'Amato</strong> au panthéon des stars transalpines, nous laissant un patrimoine d'une prestigieuse richesse dont on ne se lassera pas de voir et revoir!</p>Alberto Cavallone: Le poète de l'extrêmeurn:md5:47c7fa5567123d32508bf04e5bd10d322009-03-25T17:00:00+00:002014-07-03T17:01:29+00:00Éric DravenRéalisateurs et grands noms du Bis<p><img title="alberto_cavallone.jpg, Jul 2011" alt="alberto_cavallone.jpg" src="http://www.maniaco-deprebis.com/public/Photos/Acteurs/realisateurs/alberto_cavallone.jpg" /><img title="alberto_cavallone_2.jpg, Jul 2011" alt="alberto_cavallone_2.jpg" src="http://www.maniaco-deprebis.com/public/Photos/Acteurs/realisateurs/alberto_cavallone_2.jpg" /></p> <p style="margin-bottom: 0cm">Si nombre de réalisateurs italiens ont su laisser leur empreinte et marquer toute une époque au travers d'impressionnantes filmographies, certains ont quant à eux fait un passage plutôt éclair mais O combien remarqué, devenant ainsi de véritables références incontournables. Alberto Cavallone, le bien nommé poète de l'extrême, fait partie de ceux ci. Avec moins de dix films à son actif, il a su devenir un des maîtres absolus du cinéma extrême italien, jetant la plupart du temps un regard sévère et acide, plus que condamnatoire sur notre société. Voici la vie d'un étrange cinéaste hors du commun.<br />Né en 1939, d'origine milanaise, Alberto Cavallone a fait ses premières armes dans le monde du cinéma en tant que documentariste. C'est essentiellement dans la publicité qu'il poursuivra son chemin par la suite jusqu'au jour où il part pour Rome afin de travailler comme scénariste. Il voit là l'occasion de laisser tomber l'univers de la publicité pour écrire ses propres histoires. Nous sommes en 1969, Alberto Cavallone tourne enfin son premier film en Tunisie, <a href="https://www.maniaco-deprebis.com/index.php?post/2013/11/11/Le-salamandre"><ins><strong>Le salamandre</strong></ins></a>, qui déclenchera un scandale en Italie, le premier d'une longue série. Cavallone l'écrivit suite à la lecture d'un livre de Fritz Fanon, qui traitait du colonialisme. Fanon déclarait que les peuples colonisés ne retrouveront leur totale liberté que lorsqu'ils auront fait subir aux colons la même violence que celle dont ils furent victimes. La trame de <ins><strong>Le salamandre</strong></ins> était née. Le film met en scène une jeune photographe blanche et Uta sa modèle noire. Entre les deux femmes, il y a plus qu'une simple relation de travail, elles vivent une relation amoureuse mais Uta est en fait soumise corps et âme à la photographe, telle une esclave. L'arrivée d'un médecin blanc alcoolique va faire exploser cette relation. Uta tombe amoureuse du médecin qui préfère coucher avec une blanche. La jeune femme le tuera. A travers ce geste, Uta met fin à sa façon à son esclavage. Pour Cavallone, seule la mort est libératrice mais il va plus loin car l'image finale montre Uta un couteau à la main, regarder et s'avancer vers le public avant de foncer sur lui comme pour le tuer à son tour. Pour le réalisateur, le spectateur venu voir le film en sachant ce qu'il allait y découvrir agit comme un colon et doit être lui aussi être tué. A cette époque, <strong>Cavallone</strong> fréquentait beaucoup la France et La Sorbonne où il retrouvait souvent Fanon. Ils discutaient longuement du colonialisme, de la guerre d'Algérie. Tous ces thèmes et leur philosophie, il voulut les intégrer dans son film.<br />Il tourne ensuite en 1970 une sorte de parodie des films d'aventures et d'espionnage, le farfelu et discontinu <a href="https://www.maniaco-deprebis.com/index.php?post/2014/02/16/Quickly-spari-e-baci-a-colazione"><ins><strong>Quickly spari e baci a colazione</strong></ins></a>, qui devrait en déconcerter plus d'un tant il est bizarre et absurde mais il prouve que le cinéaste savait prendre des risques tout en pointant du doigt avec cette ironie qui lui est propre l'industrie cinématographique. Après cette parenthèse qu'on pourrait qualifier de récréative, <strong>Cavallone</strong> réalise la même année <ins><strong><a href="https://www.maniaco-deprebis.com/index.php?post/2014/01/05/Dal-nostro-inviato-a-Copenhagen">Dal nostro inviato a Copenhagen</a></strong></ins>, un pamphlet contre la guerre du Vietnam et une dénonciation des traumatismes subis par les anciens combattants, puis il part tourner en Ethiopie le très sombre et violent <a href="https://www.maniaco-deprebis.com/index.php?post/2013/11/17/Afrika"><ins><strong>Afrika</strong></ins></a>, l'histoire dramatique d'une relation homosexuelle entre un artiste peintre et un jeune étudiant à la psyché fragile sur fond d'Afrique raciste. Il récidive l'année suivante avec <a href="https://www.maniaco-deprebis.com/index.php?post/2010/12/13/Zelda"><ins><strong>Zelda</strong></ins></a> en 1974. Le thème y est similaire même si <strong>Cavallone</strong> avoue qu'il s'agit plus d'un choix commercial pour lui cette fois. Le sujet l'intéressait moins. <ins><strong>Zelda</strong></ins> traitait de la frontière entre la vie et la mort mais à aucun moment le film ne réussit à montrer le piment de l'existence ni les opinions du réalisateur si bien qu'il ne considère pas ce film comme une de ses oeuvres. <br />Il écrit ensuite le scénario d'un mystérieux film, un giallo érotico-psychologique intitulé <strong><ins>Le gemelle</ins></strong> qui finalement ne se fera pas. <br />C'est alors que Cavallone va accoucher d'une sorte de trilogie de l'extrême commencée par l'énigmatique <ins><strong>Maldoror</strong></ins> quasiment invisible tant et si bien qu'il demeure un véritable mystère encore aujourd'hui au même titre que <ins><strong>Le gemelle</strong></ins> et son futur <strong><ins>Il cliente misterioso</ins></strong>. Puis ce sera l'hallucinant <ins><strong><a href="https://www.maniaco-deprebis.com/index.php?post/2009/06/22/190-spell">Spell / L'uomo la donna e la bestia</a></strong></ins> en 1977. Ce film fait partie des oeuvres les plus extrêmes avec <a href="https://www.maniaco-deprebis.com/index.php?post/2009/06/09/188-blue-movie"><ins><strong>Blue movie</strong></ins></a> de son auteur qui met ici en scène un patchwork phénoménal de la vie et ses travers, un incroyable voyage au coeur de tableaux surréalistes plus extrêmes les uns que les autres, tableaux que n'auraient pas reniés Sade par exemple, un voyage mâtiné de religion. Un groupe de personnes dont entre autre une nymphomane attardée et sadique jouée par <strong><a href="https://www.maniaco-deprebis.com/index.php?post/2009/04/13/85-macha-magall-un-diable-au-visage-d-ange">Macha Magall</a></strong>, un boucher amoureux de sa viande, un psychopathe collectionnant des photos chirurgicales, un jeune homme étrange, un ivrogne communiste, un étudiant en théologie...se retrouvent pour un voyage au bout de vie et de la mort, vision terrifiante de la société et de notre culture. Il s'attaque ensuite au fameux <ins><strong>Blue movie</strong></ins> en 1978, film dont il est le plus fier et qui mettra le feu aux poudres en Italie. Puisqu'il était contre le film sexy en général, il voulut avec <strong><ins>Blue movie</ins></strong> faire bondir tout ceux qui prônaient le genre et faire exploser cette culture du film érotique. Tourné en huit jours et monté en dix pour une somme dérisoire, <ins><strong>Blue movie</strong></ins> met en scène Claudio un jeune photographe, obsédé par son travail et la mercification du corps, qui décide de transformer en objet inanimés ses modèles. Claudio vit dans une réalité onirique faite d'excès et de dépravation. Perdant doucement la raison, il commence à humilier ses modèles qui deviennent ses animaux, des choses privés de vie.<br /><ins><strong>Blue movie</strong></ins> est l'archétype même du cinéma extrême italien. Cavallone s'est souvenu de Sade et de ses discours entre autre. Il y fait exploser, détruit toutes les barrières et classes, il n'y a plus de limite. Claudio représente cet éclatement total. Particulièrement brutal dans sa dernière partie, le film dérange. Proche des univers délabrés de <strong>Warhol</strong> dont <strong>Blue<ins> movie</ins></strong> s'inspire, on pense aussi à <ins><strong><a href="https://www.maniaco-deprebis.com/index.php?post/2009/05/06/141-salo-o-le-120-giornate-di-sodoma">Salo et les 120 jours de Sodome</a></strong></ins> de <strong>Pasolini</strong>, en particulier au cercle de la merde. Enfermée dans une cage, la pauvre <strong>Dirce Funari</strong> est condamnée à se couvrir le corps de ses excréments, d'en remplir des paquets de cigarettes avant de mourir étouffée dedans. Une fois de plus la mort est salvatrice et représente l'unique exutoire pour les protagonistes. La beauté de l'érotisme chez Cavallone devient, en contrepied du genre, sale et pervers. Viol, fellations.. rien est épargné aux pauvres modèles, consentantes ou pas.<br />Avec <ins><strong>Blue movie</strong></ins>, Alberto Cavallone mit fin à dix ans de contre culture et lui dit adieu. Il tourne ensuite <a href="https://www.maniaco-deprebis.com/index.php?post/2009/09/18/311-la-gemella-erotica"><ins><strong>La gemella erotica</strong></ins></a> en 1980 avec l'actrice fétiche du cinéma porno italien <strong>Pauline Theutscher</strong> et <strong>Patrizia Biehn</strong>, la fiancée du producteur et actrice à ses jours. Le film naviguant sans cesse entre le soft et le hard met en scène une femme mariée à un psychiatre qui souffre de l'existence de sa soeur jumelle, dépravée sexuelle, qu'elle jure de tuer un jour si elle continue de la tourmentée. Plutôt ennuyeux et réaliser sans réelle conviction, le film joue sur le dédoublement de la personnalité, à savoir si cette fameuse jumelle érotique existe ou non. Cette déception est un peu à part dans la filmographie de Cavallone, on y reconnait d'ailleurs aucunement sa patte. Cavallone avoue avoir quitté le tournage avant d'avoir fini le film.<br />Il s'attèle à <a href="https://www.maniaco-deprebis.com/index.php?post/2010/06/02/Blow-job"><ins><strong>Blow job</strong></ins></a>, oeuvre quasi mythique car invisible jusqu'à ce jour tant et si bien que le film est devenu une légende. <ins><strong>Blow job</strong></ins> est en fait un film d'horreur quasi surréaliste, particulièrement effrayant et cérébral, naviguant sans cesse dans les couloirs du temps, sorte de cauchemar sur pellicule inspiré par un titre de Warhol. Il tourne ensuite <ins><strong><a href="https://www.maniaco-deprebis.com/index.php?post/2010/05/19/I-padroni-del-mondo">I padroni del mondo</a></strong></ins> en 1983 qui demeurera inédit en Italie mais sortira en France par le biais de la vidéo. <ins><strong>I padroni del mondo</strong></ins> pourrait être une version choc du <ins><strong>Clan de la caverne des ours</strong></ins> ou de <ins><strong>La guerre du feu</strong></ins>. On y suit les aventures d'un homme de Cromagnon qui blessé à la suite d'une partie de chasse est recueilli par une tribu d'hommes de Neanderthal. En reconnaissance, il restera vivre parmi eux et les aidera à lutter contre une féroce tribu dont le plaisir est de décapiter leurs prisonniers afin d'en manger la cervelle crue. Ce film sera son chant du cygne. Se voyant refusé tous ses projets, <ins><strong>Cavallone</strong></ins> plus ou moins forcé mais jamais enthousiaste se mettra au porno sous le pseudonyme de Baron Corvo avec ce qui deviendra sa trilogie du X. C'est tout d'abord <ins><strong>Baby sitter</strong></ins> sorti en France sous le titre <ins><strong><a href="https://www.maniaco-deprebis.com/index.php?post/2010/07/15/Baby-sitter">Violée par un nain / Petites fesses juvéniles pour membres bienfaiteurs</a> </strong></ins>qui narre les aventures d'une baby sitter qui doit s'occuper d'un nain pervers qui en fera son esclave. Suivra la même année <ins><strong><a href="https://www.maniaco-deprebis.com/index.php?post/2010/07/18/Pat-una-donna-particolare">Pat una donna particolare</a></strong></ins> tourné avec quasiment la même équipe, le récit cette fois d'un trio composé d'un transsexuel et de deux frères qui kidnappent et violent de jeunes actrices. Cavallone réalise enfin le médiocre et routinier <a href="https://www.maniaco-deprebis.com/index.php?post/2014/07/03/E...-il-terzo-gode"><ins><strong>E... il terzo gode</strong></ins></a>, une banale histoire de trafiquants de drogue, qui clôt cette trilogie pornographique de façon décevante. Le cinéaste travaillera par la suite pour la régie à la télévision.<br />En octobre 1984 Cavallone travaille sur un un film qui comme <strong><ins>Le gemelle</ins></strong> et <strong><ins>Maldoror</ins></strong> demeure une énigme, <strong><ins>il cliente misterioso</ins></strong> qui regroupait <strong>Patricia Behn</strong>, l'héroïne principale, <strong>Mirella Venturini</strong> et <a href="https://www.maniaco-deprebis.com/index.php?post/2011/06/29/Gianluca-Farnese%2C-Settimo-Segnatelli%2C-Claudio-Ercoli%3A-Visages-d-un-jour-ou-la-preuve-par-3"><strong>Claudio Marani</strong></a>, le protagoniste de <ins><strong>Blue movie</strong></ins>.<br />Quelque soit le film qu'il tournait, Alberto Cavallone aimait rencontrer ses acteurs avant les tournages, toujours ouvert à leurs suggestions ou leurs réticences, essayant de les mettre le plus à l'aise. Ainsi pour <ins><strong>Blue movie</strong></ins> par exemple, il fit cohabiter une semaine ses trois protagonistes afin qu'ils se connaissent mieux.<br />Alberto Cavallone, s'il a tourné les films les plus dérangeant de ces vingt dernières années, était un homme très cultivé qui a su traverser tous les courants artistiques du surréalisme. A travers le cinéma, il exprimait ses tourments, sa perplexité et surtout la curiosité de l'âme. Alberto détruisait, minimisait puis recréait les tabous de notre société occidentale dans des films dont le but était de heurter intelligemment la sensibilité et la pudeur du public. En faisant éclater toutes les valeurs de la religion, de la famille, de l'amour, il ne cherchait pas à choquer ou scandaliser. C'était surtout pour lui une soupape de sécurité pour ne pas exploser dans une vie orchestrée par le stress et l'angoisse. A l'image de ses héros, Alberto vivait dans sa propre dimension, hors du monde, et mettait en image les idées et mirages qui lui traversaient la tête et ne demandait rien d'autre.<br />Alberto Cavallone nous a quitté en 1998 alors qu'il travaillait sur un nouveau projet, <ins><strong>Internet story</strong></ins>, un retour à son amour pour l'excès et la dégénérescence de l'âme et des corps, vu ici par ce qui a de plus aseptisé dans notre monde, un ordinateur. Gageons qu'il aurait une fois de plus gagné son pari.</p>